Les Sosies

Table des matières

Jean ROTROU, Les Sosies, Paris, Antoine de Sommaville, 1638

Molière a consulté et s’est servi de cette comédie de Rotrou, en même temps que de l’Amphitruo de Plaute, pour la composition d’Amphitryon.

 

Nous donnons ci-dessous une liste des principaux points de rencontre avec le texte moliéresque.

 

Dépit amoureux

la lanterne
le soleil semble s’être oublié dans les cieux

 

Amphitryon

la lanterne
retardiez la naissance du jour
les choses changent de nom
marcher à l’heure qu’il est
à quelle servitude
où s’adressent tes pas
je veux savoir
es-tu Sosie encor ?
signons une trêve
ne sens-je pas que je veille ?
maintenant que je le considère
s’il n’était dans la bouteille
par la force
quand je ne serai plus Sosie
vous êtes le maître
je ne l’ai pas cru
deux gouttes de lait
ce moi qui
vous osez me soutenir
de qui puis-je tenir la nouvelle
tendrement je vous embrassai
nous nous fûmes coucher
ce qui n’était que jeu
il m’aurait déchiré
moi-même je frémis
toi, mon maître ?
les plaisirs qu’il goûte
quel peut être son crime ?
éclaircir toute cette aventure
qui frappe en maître où je suis ?
l’autre est un imposteur
suspend mon jugement
Amphitryon contre lui-même
L’Amphitryon où l’on dîne
l’erreur devient un crime
un partage avec Jupiter
dorer la pilule
chez toi doit naître un fils

 

 

 

LES SOSIES,

 

 

COMÉDIE.
DE ROTROU.

 

[marque]

 

A PARIS,

Chez ANTOINE DE SOMMAVILLE, au Palais, dans la Galerie des Merciers, à l’Écu de France.

 

M DC. XXXVIII.
AVEC PRIVILÈGE DU ROI.

 

[f. R]

À
HAUT ET PUISSANT
SEIGNEUR
MESSIRE ROGER DU PLESSIS, Marquis de Liancourt, de Mont-Fort le Rotrou, et de Guercheville, Comte de la Roche-Guyon, et de Beaumont sur-Oise, Chevalier des Ordres du Roi, Conseiller de ses Conseils d’État et Privé, et Premier Gentilhomme de la Chambre du Roi.

 

MONSIEUR,

Sans faire l’Auteur, et sans chercher de belles paroles pour farder une vie, qui de soi possède tous les [f. V] ornements qu’on lui peut donner, J’ose vous dire (et c’est une vérité que rien ne saurait contredire, que votre modestie), Que de toutes les personnes de votre condition, il n’y en a point dont la vertu soit plus confirmée, ni la réputation plus juste que la vôtre : aussi de toutes mes ambitions la plus forte était celle d’avoir l’honneur d’être vu favorablement d’un homme que toute la Cour du plus grand Roi de la terre, voit avec respect, et admiration. Je dois cette faveur à une personne de qualité, qui me procura le bien de vous faire la révérence, et certes des infinies obligations, qui me font être passionnément son serviteur, celle-là est la plus grande, quoique les autres soient extrêmes. Je ne trouvai point en vous, cette sévère vertu qui se réserve pour les personnes qui la méritent, votre courtoisie, et votre bonté m’honorèrent du plus doux accueil que je pouvais espérer, et vos civilités me firent sortir si vain de chez vous, que je doutais, si j’avais rendu la visite, ou si je l’avais reçue. Il est dangereux de se voir louer par toutes sortes de plumes, et il n’appartient pas aux mauvais Peintres, d’entreprendre de beaux visages, il n’est point d’art si délicat que celui de la louange, si elle ne relève son objet, elle l’abaisse, et si elle n’ajoute à sa gloire, elle lui en ôte. Il faut des Homères pour des Achilles, et des Plines pour des Trajans. C’est-à-dire, Monsieur, que je laisse à des bouches plus hardies que la mienne, [f. R] l’entreprise de vous louer, et que mes forces sont autant au-dessous de votre mérite, que de la passion que j’ai pour votre service, et cependant pour reconnaître en quelque sorte l’affection que vous m’avez fait l’honneur de me témoigner, j’ose vous prier, Monsieur, d’accepter ce mauvais présent, et de recevoir chez vous deux plaisants, qui vous divertiront peut-être assez agréablement, et délasseront quelquefois votre esprit de la peine de la Cour. Je suis témoin de la faveur que vous leur avez faite de les estimer et la première fois que vous les vîtes, vous me fîtes l’honneur de me dire que vous alliez parler d’eux au Roi, c’est de cette obligation qu’ils vous viennent rendre grâce, avec ordre de leur auteur, de vous prier de lui permettre,

 

MONSIEUR,

la qualité de

Votre très humble, et très obéissant serviteur,

ROTROU.

 

[f. R]

Extrait du Privilège du Roi.

Par grâce et Privilège du Roi donné à Paris le 7. Février, 1637. Signé, Par le Roi en son Conseil DE MONÇEAUX, Il est permis à ANTOINE DE SOMMAVILLE, Marchand Libraire à Paris, d’imprimer ou faire imprimer, vendre, et distribuer une pièce de Théâtre, intitulée Les SOSIES Comédie de Monsieur de Rotrou, durant le temps et espace de neuf ans à compter du jour qu’elle sera achevée d’imprimer. Et défenses sont faites à tous Imprimeurs, Libraires, et autres de contrefaire ladite pièce, ni en vendre ou exposer en vente de contrefaite, à peine de trois mil livres d’amende, de tous ses dépens, dommages et intérêts, ainsi qu’il est plus amplement porté par lesdites Lettres qui sont en vertu du présent Extrait tenues pour bien et dûment signifiées, à ce qu’aucun n’en prétende cause d’ignorance.

Achevé d’Imprimer le 25. Juin mil six cent trente-huit.

Les Exemplaires ont été fournis.

 

 

[f. V]

ACTEURS,

JUNON, faisant le prologue.
JUPITER, sous la ressemblance, d’Amphitryon.
MERCURE, sous la ressemblance, de Sosie.
AMPHITRYON, mari d’Alcmène.
ALCMÈNE, femme d’Amphitryon.
CÉPHALIE, suivante d’Alcmène.
SOSIE, Valet d’Amphitryon.
LES CAPITAINES.

 

[1 ; A]

 

 

LES SOSIES

 

 

COMÉDIE.

 

PROLOGUE.

 

JUNON. en terre.

SoeUR du plus grand des Dieux, (car ce nom seul me reste)
Honteuse, je descends de la voûte Céleste,
Et veuve d’un Époux qui ne mourra jamais,
Le fuis, puisqu’il me fuit, et lui laisse la paix ;
Les maîtresses, enfin, l’emportent sur l’épouse,
Elles sont les Junons, et je suis la jalouse,
Il me prescrit la terre, et leur marque les cieux,
Et du bras qu’il leur tend, il me pousse en ces lieux. [page 2]
Ses premières amours, cette fille profane,
Que dessous les habits, et le nom de Diane,
(Diane, qui préside à la virginité,)
Ce traître dépouilla de cette qualité,
N’y règne-t-elle pas sous la forme d’une Ourse,
Et son mal, de son bien, ne fut-il pas la source ;
Quel fruit eut mon courroux de transformer son corps,
Elle occupe le ciel, et m’en voici dehors,
Ma vengeance profite aux objets de ma haine,
Et j’établis leur gloire, en méditant leur peine.
Sur ce trône éternel, les sept filles d’Atlas,
À ma confusion ne brillent-elles pas ?
Des pudiques, la gloire est due aux vicieuses,
Et le crime de trois, en fit sept glorieuses.
Vis-je pas, qu’à ma honte Ariane y monta
Par la faveur du fils dont Séméle avorta ?
Les deux Astres Jumeaux, que l’Océan révère,
N’y triomphent-ils pas du péché de leur mère ?
L’honneur ne conduit plus en ces champs azurés,
Les vices, aujourd’hui, s’en sont fait les degrés,
Où la vertu régna, le déshonneur habite,
Et le crime a le prix, qu’eut jadis le mérite ;
Mais, que ma plainte, à tort, ramène les vieux ans,
Où le temps lui fournit des objets si présents ;
Alcmène ira bientôt y posséder la place,
Que sans doute déjà, ce perfide lui trace,
Déjà, je crois l’y voir en pompeux appareil, [page 3]
Venir remplir un lieu, plus haut que le Soleil,
D’un regard dédaigneux braver ma jalousie,
Et riante, à mes yeux savourer l’ambrosie ;
C’est ce superbe objet de mon juste courroux,
Qui tire de mon lit cet adultère époux,
Qui, comblant de faveurs son ardeur effrénée,
M’ôte les saints baisers qu’il doit à l’Hyménée,
C’est d’elle, (si du sort qui régit l’Univers
Les livres éternels à mes yeux sont ouverts,)
C’est d’elle que va naître un Héros indomptable,
Un Alcide, un prodige aux Monstres redoutable,
Qui seul doit plus que tous obscurcir mon renom,
Et qui seul doit régner au mépris de Junon.
Combien dure la nuit, qui le promet au monde ?
Le Soleil par respect, n’ose sortir de l’Onde,
Et par solennité, la courrière des Mois,
Contre l’ordre des nuits, n’en fait qu’une de trois ;
Ainsi, pour honorer, ce qui me déshonore,
Le ciel même fléchit, le jour ne peut éclore,
Et pour un fruit honteux, de baisers criminels,
La nature interrompt ses ordres éternels.
Mais qu’il naisse, et commence une incroyable histoire,
Sa peine avec usure achètera sa gloire,
Le noir séjour des morts, l’air, la terre, le ciel
Vomiront contre lui, tout ce qu’ils ont de fiel ;
Mortel, il est l’objet d’une immortelle haine,
Aussitôt que ses jours, commencera sa peine, [page 4]
Les lions, les serpents, les hydres, les taureaux
Seront de son repos les renaissants bourreaux,
Et je regretterais une heure de sa vie,
Qui d’un nouveau travail, ne serait poursuivie ;
Je sais que son courage, égal à son malheur,
Remplira l’Univers du bruit de sa valeur ;
Que lion, plus lion que tous ceux de Némée,
Il lassera ma haine, à sa perte animée,
Je sais que ses effets passeront mes desseins,
Que mes yeux seront las, bien plutôt que ses mains,
Qu’il achèvera plus, que je ne delibère,
Et que par ses exploits, il prouvera son père,
Mais que des enfers même, il sorte glorieux,
Que second Encelade il attaque les Cieux,
Et mette la frayeur au sein du Dieu de Thrace ;
Mon seul ressentiment, ma seule passion,
Saura bien triompher de son ambition,
D’autres armes manquant à ma fureur extrême,
Je n’opposerai plus que lui-même, à lui-même,
Lui-même il se vaincra, s’il naît pour vaincre tout ;
De ce dernier ouvrage, il viendra bien à bout ;
Je veux qu’il ait ensemble, et la gloire, et la honte,
Qu’au rang de ses vaincus, quelque jour on le compte,
S’il triomphe de tout, et si pour son trépas
Tout autre est impuissant, il ne le sera pas ;
Lui-même, contre lui, servira ma colère,
Mieux qu’hydre, que serpents, que lion, que Cerbère, [page 5]
Et ne laissera pas à la Postérité,
L’audace d’attenter, à la divinité.

 

FIN DU PROLOGUE.

 

[page 6]

 

ACTE I.

 

SCÈNE PREMIÈRE.

 

LA NUIT.

 

MERCURE.

VIERGE, Reine des mois, et des feux inconstants,
Qui président au cours de la moitié du temps,
Lune, marche à pas lents, laisse dormir ton frère,
Tiens le frein aux courreurs qui tirent ta litière,
Cependant que mon père enivré de plaisirs,
Au sein de ses amours le lâche à ses désirs.
Prête avec moi ton aide à cette jouissance,
Et de ta chasteté ne prends point de dispense ; [page 7]
Absolu comme il est sur tous les autres Dieux,
À notre obéissance il doit fermer les yeux.
Le rang des vicieux ôte la honte aux vices,
Et donne de beaux noms à de honteux offices ;
C’est Éloquence à moi, que de servir ses feux,
Que de persuader les objets de ses voeux
Et mon nom est celui de messager du Pôle,
Qui de mon père en terre apporte la parole.
Retarde en sa faveur la naissance du jour.
Mais Sosie en ces lieux avance son retour,
Pour servir Jupiter, cessons d’être Mercure,
Allons de ce valet emprunter la figure,
Et troublons son esprit d’un si plaisant souci,
Que s’ignorant soi-même, il s’éloigne d’ici.

 

SCÈNE DEUXIÈME.

 

SOSIE, seul, une lanterne à la main.

Quelle témérité pareille à mon audace,
Pourrait entrer au sein du Dieu même de Thrace ?
À quelle complaisance un serf est-il réduit,
Qu’il faille marcher seul, à telle heure de nuit ?
Si du Guet par hasard la rencontre importune, [page 8]
Se trouve sur mes pas, Quelle est mon infortune ?
Mon innocence alors, veuve de tout secours
Emploiera vainement, et raison, et discours ;
Ces Gens pour mon malheur trop pleins de courtoisie,
Me voudront recevoir contre ma fantaisie,
Et croyant me traiter bien honorablement
De la maison du Roi, feront mon logement.
Le plaisir de mon Maître à ce malheur m’expose,
Son imprudence ainsi de mes heures dispose,
À ses commandements le jour ne suffit pas,
Il lui plaît que la nuit exerce encor mes pas,
Quelque mal qui m’arrive, il croit tout raisonnable
À qui semble être né, pour être misérable ;
Chez les grands, le Servage est plus rude, en ce point,
Qu’aux forces, le travail ne s’y mesure point,
Qu’on n’y distingue point le droit de l’injustice,
Et qu’il faut que tout ploie au gré de leur caprice ;
Leur esprit franc de soins en son oisiveté
Trouve à tous nos travaux de la facilité,
Et sans considérer jour, nuit, chaud, ni froidure,
Veille, course, ni peine à leur avis n’est dure.
Mais dessus son malheur si longtemps méditer,
Au lieu de l’amoindrir, ne fait que l’irriter,
Il est plus à propos, que mon humble pensée,
Compagne de mes voeux, vers le Ciel soit dressée
Et que je reconnaisse avec soumission,
Les biens que nous tenons de sa protection ; [page 9 ; B]
Certes en ce combat, contre toute apparence,
Ses faveurs ont de loin passé notre espérance ;
Tous ont exécuté, plus qu’ils n’avaient promis,
Chaque coup, mettait bas un de nos ennemis,
Et mon maître à nous voir les destins si propices,
A douté, si des Dieux marchaient sous ses auspices.
Des rebelles enfin, l’espérance est à bas,
Créon est rétabli dedans tous ses états,
Et mon maître vainqueur, m’envoie à ma maîtresse,
Annoncer cette heureuse, et commune allégresse.

 

SCÈNE TROISIÈME.

 

MERCURE, en habit et visage de Sosie.

 

SOSIE.

MERCURE.

Inspiré de mon père à qui tout est connu,
Représentons celui que je suis devenu.
Le voici, qui rêveur, sa harangue étudie.

 

SOSIE.

Mais consultons un peu ce qu’il faut que je die,
Car, je fuyais plus fort, au plus fort du combat,
Et de frayeur encor, le coeur au sein me bat.
Plus leurs bras s’employaient, à ce sanglant office, [page 10]
Plus mes jambes aussi, se donnaient d’exercice,
Je mesurais mes pas, à l’ardeur de leurs coups.
Et la peur m’animait, autant qu’eux le courroux.

 

MERCURE.

Ce menteur éternel, à soi seul imitable,
Une fois pour le moins se trouve véritable.

 

SOSIE.

N’omettons rien pourtant, dont on puisse juger,
Que j’aie été présent, au plus pressant danger,
Et ce que je n’ai vu, que par les yeux des autres,
Jurons impudemment, de le tenir des nôtres.
Avisons-en nous-même, à parler à propos.
Je ferai mon récit, à peu près, en ces mots.
Madame, Amphitryon (arrivés que nous sommes)
Entre les principaux, a fait choix de deux hommes,
Gens de coeur, et zélés sur tous les Citoyens,
Pour envoyer d’abord, vers les Téléboyens ;
Tous deux, partent du Camp, avec ordre d’apprendre,
Si Ptérèle prétend, ou se perdre, ou se rendre,
S’il veut par son devoir se procurer la paix :
Ou s’il veut, que du bruit, nous passions aux effets.
Mais en lui, ces hérauts trouvent une âme altière,
Qui de notre fureur augmente la matière.
D’une audace effrontée, il repart aigrement,
Qu’il trouvera sa paix, en notre monument, [page 11]
Qu’il a depuis longtemps, appris de son courage,
À ne s’effrayer pas d’un si léger orage,
Et que ses gens, et lui, vieillis dans les hasards,
Verraient sans peur le foudre, aux mains même de Mars.
Mon maître, à ce rapport, fait sortir notre armée,
D’un funeste flambeau la guerre est allumée,
Les drapeaux déployés, chacun marche en son rang
Et ne respire plus, que carnage, et que sang ;
L’ennemi d’autre part, en superbe équipage,
L’impatience aux mains, et l’audace au visage,
Sort l’enclos de sa ville, et par un vain orgueil,
Semble sur ces remparts marquer notre cercueil,
D’un, et d’autre côté les trompettes résonnent,
La terre d’alentour rend les airs qu’elles sonnent,
À ce bruit éclatant, le coeur croît aux soldats,
Et cette noble ardeur leur fait croître le pas,
Les Chefs, des deux partis, après quelques prières,
Par qui chacun se croit rendre les Dieux prospères,
Sollicitent leurs gens, et marchent à la fois,
Mais font mieux par l’exemple, encor que par la voix.
Alors, tout ce qu’on a d’adresse, et de courage,
En ce pressant besoin, on le met en usage,
L’effet de la promesse, en l’ouvrage se voit,
Le sang dérobe au fer la lueur qu’il avoit,
Il tombe par ruisseaux, il coule à chaque atteinte,
L’herbe en prend la couleur, et la terre en est teinte, [page 12]
Chaque arme, à chaque choc, produit autant d’éclairs,
Le bruit en retentit dans le milieu des airs,
Et cet humide lieu, non sans raison s’étonne,
Que hors de son espace, il pleuve, éclaire et tonne ;
La victoire à la fin se déclare pour nous,
Il tombe autant de corps, que nous portons de coups,
Le mort, et le mourant, pêle-mêle s’entasse,
Mais, leur trépas est beau, chacun meurt en sa place,
L’ordre est en ce désordre, et de ces nobles coeurs,
Le courage Héroïque étonne les Vainqueurs.
Avec nous leur vertu, leur partage la gloire,
Mais la force, et le sort nous donnent la victoire ;
Nos efforts sont suivis, d’un prospère succès,
Et notre joie alors, va jusques à l’excés.

 

MERCURE.

Certes, la vérité, (hors de ce qui le touche)
Sort nûment, et sans art, de sa profane bouche,
Car nous vîmes du Ciel, les deux camps se heurter,
Mon père y mit la main.

 

SOSIE.

J’oubliais d’ajouter,
Que le plus noble exploit qui finit la querelle,
Fut celui de mon Maître, en la mort de Ptérèle,
Sa main, rouge du Sang, de ce superbe Roi,
Remplit ce qui resta de terreur et d’effroi, [page 13]
L’espoir abandonna ces Généreuses âmes,
Et lors, nos Gens sans peine achevèrent leurs trames,
Enfin, ce grand combat, finit avec le jour ;
Mais jamais le Soleil ne fit un si long tour ;
Quelque heureux qu’il nous fut, il me fut une année,
Car je ne mangeai point, de toute la journée,
Je fus du rang des morts, et la faim en effet,
Me fit autant mourir, que le fer aurait fait.
En ces mots, à peu près, je ferai ma harangue,
Certes, je n’osais, tant espérer de ma langue,
Elle a fait son devoir, en cette occasion,
Et n’a rien entrepris à ma confusion.
Marchons donc, je m’amuse, et ma charge me presse,
D’aller de ce récit, réjouir ma Maîtresse.

 

MERCURE.

Prenons de sa figure, et de son propre nom,
Le droit de le chasser de sa propre maison :
Mettons, feintes, serments, et malice en usage,
Représentons ses moeurs, ainsi que son visage ;
Battons-le de ses traits : mais pourquoi dans les cieux,
D’un si fixe regard attache-t-il ses yeux ?

 

SOSIE, regardant le Ciel.

Par quelle ivrognerie, ou quel plaisant caprice,
A, le Dieu de la nuit, oublié son office ?
Il semble que ces feux cloués au firmament, [page 14]
Contre leur naturel n’aient plus de mouvement,
Je ne vois dévaler dans leurs grottes liquides,
Orion, ni Vesper, ni les Sept Atlantides :
La Lune semble fixe, et jamais le Soleil
Si leur cours est si lent, ne rompra son sommeil :

 

MERCURE.

Achève, heureuse nuit, d’obéir à mon père,
Et de longtemps encor, ne finis ta carrière.

 

SOSIE.

Amants, que cette nuit vous veut favoriser.

 

MERCURE.

Mon père en fait l’épreuve, et sait bien en user.

 

SOSIE.

Autre ne fut jamais de si longue durée,
Qu’une, où de mille coups, j’eus la peau déchirée,
Où cent valets sur moi, se lassèrent les bras ;
La Lune, pour me voir arrêta court ses pas,
De vrai, cette première, était plus longue encore,
Et je désespérais du retour de l’Aurore.
J’arrive, enfin chez nous, entrons, nous y voici :
Mais, à l’heure qu’il est, que fait cet homme ici ?

 

MERCURE.

Il est poltron, au point, où plus on le peut être. [page 15]

 

SOSIE

Je crains bien, pour ma bourse un changement de maître.

 

MERCURE

Il tremble,

 

SOSIE.

Et je conçois, du bruit que font mes dents,
Un présage assuré de mauvais accidents.
Cet homme officieux, s’étonnant que je veille,
Quand si profondément, tout le monde sommeille,
Soigneux de mon repos, plus qu’il n’en est besoin,
Me va faire dormir, sans doute, à coups de poing.
Combien de ce repos, la crainte me travaille,
Dieux ! quel homme voilà, quel port, et quelle taille !

 

MERCURE.

Pour accroître sa peur, menaçons, parlons haut,
Sus mes poings, donnez-moi le repas qu’il me faut ;
Faites un compagnon de sort, et de disgrâce,
Aux quatre hommes, qu’hier, j’assommai sur la place,
Ils surent, qu’au besoin, vous êtes bons et lourds ;

 

SOSIE.

Je ferai le cinquième! ô malheur de mes jours ! [page 16]

 

MERCURE.

De votre premier coup, ne laissez dents en bouche ;

 

SOSIE.

Hé ! de quoi donc manger ? je suis mort, s’il me touche.

 

MERCURE.

Voici de la matière, à votre noble ardeur,
Je sens ici quelqu’un.

 

SOSIE.

Ô la funeste odeur !

 

MERCURE.

Il ne peut être loin, et vient de long voyage ;

 

SOSIE.

Cet assommeur devine.

 

MERCURE.

Il approche, courage.

 

SOSIE.

Si tu me dois toucher, contre ce mur, au moins,
Par gloire, ou par pitié, daigne amollir tes poings. [page 17 ; C]

 

MERCURE.

Chargeons-le d’importance.

 

SOSIE.

Hé ! Je suis las de sorte,
Que sans charge moi-même, à peine je me porte !

 

MERCURE,

Mais, où ce malheureux détourne-t-il ses pas ?

 

SOSIE.

Quel serait mon bonheur, s’il ne me voyait pas ?

 

MERCURE.

Sa voix, ou je m’abuse, a frappé mon oreille,

 

SOSIE.

Et sa main, va frapper la mienne, à la pareille.

 

MERCURE.

Il vient, je l’aperçois.

 

SOSIE.

J’ignore qui je suis,
En l’état malheureux, où mes jours sont réduits ;
De peur, le poil me dresse, et tout le corps me tremble ;
Mon ambassade, et moi, sommes péris ensemble. [page 18]
Mais ta vertu, Sosie, au besoin se dément
Il est seul, comme toi, parle-lui hardiment.

 

MERCURE.

Toi, qui portes Vulcain, en cette corne esclave,

 

SOSIE.

Mais toi, qui brises tout, et qui fais tant du brave.

 

MERCURE.

Où s’adressent tes pas ?

 

SOSIE.

Que t’importe ! où je veux,

 

MERCURE.

Es tu libre, ou captif ?

 

SOSIE.

Oui.

 

MERCURE.

Mais lequel des deux ?

 

SOSIE.

Lequel des deux me plaît, ou tous les deux ensemble ;

 

MERCURE. [page 19]

Ce maraud veut périr.

 

SOSIE.

Tel menace, qui tremble.

 

MERCURE.

Mais, qui (de grâce) es-tu ? qui t’amène en ce lieu ?

 

SOSIE.

J’appartiens à mon Maître, es-tu content ? Adieu.

 

MERCURE.

J’arracherai, pendard cette langue effrontée :

 

SOSIE.

Ses remparts sont trop bons, pour s’y voir affrontée.

 

MERCURE.

Poltron, répliques-tu ? Que viens-tu faire ici ?

 

SOSIE.

Mais que cherches-tu, toi qui t’en mets en souci ?

 

MERCURE.

Créon, y fait veiller les gardes de la ville.

 

SOSIE.

Oui, mais notre retour rend ce soin inutile. [page 20]
Va, laisse cette charge, aux gens d’Amphitryon.

 

MERCURE.

Ami, qui que tu sois, ou domestique, ou non.

 

SOSIE.

Eh bien ?

 

MERCURE.

Fuis tôt, et perds cette humeur suffisante,
Ou ta réception ne sera pas plaisante.

 

SOSIE.

Je fuis de ce logis ; c’est où tendent mes pas,
Et tous tes vains discours, ne m’en chasseront pas.

 

MERCURE.

Je te vais rendre vain, sais-tu de quelle sorte ?
En ne te chassant pas, mais faisant qu’on t’emporte ;
Ça mes poings, travaillons.

 

SOSIE.

Mais pour quelle raison,
Me met un étranger, hors de notre maison ?
Quel droit y prétend-il ? [page 21]

 

MERCURE.

Hors de ta maison traître !

 

SOSIE.

Oui, puisque j’y demeure, et qu’elle est à mon Maître ;

 

MERCURE.

Quel maître ?

 

SOSIE.

Amphitryon, Chef du Peuple Thébain,
Qui chargé de Lauriers, arrivera demain.

 

MERCURE.

Et, ton nom, imposteur ?

 

SOSIE.

On m’appelle Sosie ;

 

MERCURE.

Ô Dieux! quelle impudence, ou quelle frénésie !

 

SOSIE.

Je ne m’abuse point, je parle sainement.

 

MERCURE.

L’imposteur, l’effronté, de quelle audace il ment ! [page 22]
On t’appelle.

 

SOSIE.

Sosie.

 

MERCURE.

À ton dam, misérable,
Tu viens si prestement, de forger cette fable ;
De cette invention cent coups seront le prix.

Il le bat.

 

SOSIE.

Au secours, aux voleurs, tout est sourd à mes cris.

 

MERCURE.

Au mensonge, pendard, tu joins encor la plainte ?

 

SOSIE.

Je ne t’ai point menti, je t’ai parlé sans feinte,

 

MERCURE.

Quoi Sosie est ton nom ?

 

SOSIE.

Je te l’ai dit, hélas !

 

MERCURE.[page 23]

Sosie ?

 

SOSIE.

Et plût au Ciel, ne le fussé-je pas ?

 

MERCURE.

Mes poings, cent coups encor, pour cette menterie ;

 

SOSIE.

Qui veux-tu que je sois, dis-moi, donc, je te prie ;
Épargne un malheureux.

 

MERCURE.

Dis ton nom, affronteur.

 

SOSIE.

Je suis ce qui te plaît, je suis ton serviteur,
Car tes coups m’ont fait tien.

 

MERCURE.

Ton audace est extrême,
Jusques à m’affronter, et prendre mon nom même ?
C’est moi, qui suis Sosie, et dans cette maison,
Jamais autre que moi, n’en a porté le nom.
Que viens-tu faire ici ?

 

SOSIE.

Chercher mon cimetière ! [page 24]
Et fournir à tes coups une indigne matière.

 

MERCURE.

Es-tu Sosie encor, réponds, qui l’est de nous ?

 

SOSIE.

Plût aux Dieux, le fût-il, et reçût-il les coups ?

 

MERCURE.

Approche, dis ton nom, parle, quel est ton maître ?

 

SOSIE.

Tu m’as mis en état, de ne me plus connaître.
A quelle déité s’adresseront mes voeux.
Mon Maître est.

 

MERCURE.

Qui ?

 

SOSIE.

Je suis.

 

MERCURE.

Quoi ?

 

SOSIE. [page 25 ; D]

Rien, si tu ne veux.

 

MERCURE.

Que t’apporte mon nom ? Et quelle extravagance,
Te le fait usurper avec tant d’arrogance ?

 

SOSIE.

De grâce, permets-moi de parler librement,
Tu sauras qui je suis, en deux mots seulement.

 

MERCURE.

Oui parle, ma bonté t’accorde cette trêve.

 

SOSIE.

Amphitryon.

 

MERCURE.

Dis tôt.

 

SOSIE.

Sosie.

 

MERCURE.

Après achève.

 

SOSIE. [page 26]

Sosie, Amphitryon,

 

MERCURE.

Que crains-tu, parle tôt.

 

SOSIE.

Faisons donc trêve aux coups, ou je ne dirai mot.

 

MERCURE.

Oui, je te la tiendrai.

 

SOSIE.

Je te crois, mais sur peine.

 

MERCURE.

Que Mercure, à jamais prenne Sosie en haine.

 

SOSIE.

Pour rompre son serment, il est trop généreux,

 

MERCURE.

Parle.

 

SOSIE.

Je suis Sosie.

 

MERCURE, le battant. [page 27]

Encore, malheureux.

 

SOSIE.

Arrête, j’ai fait trêve, et ton serment te lie ;

 

MERCURE.

Ces coups sont un remède à guérir ta folie,
Et ton mal je m’assure, est décrû de moitié.

 

SOSIE.

Ô déplaisant remède, importune pitié !
Fais ce qui te plaira, mais cette violence,
Ne saurait plus longtemps, m’obliger au silence.
Ta fourbe peut bien être un obstacle à mes pas :
Mais toutes tes raisons ne me changeront pas.
Je n’emprunte le nom, ni la forme d’un autre,
Je suis le vrai Sosie, et ce logis est nôtre.

 

MERCURE.

Ô le fou ! l’insensé !

 

SOSIE.

Ce sont tes qualités.
Mon Maître Amphitryon, ses ennemis domptés,
Ne m’a-t-il pas du port, envoyé vers Alcmène
Lui conter du combat, la nouvelle certaine ?
N’en arrivai-je pas une lanterne en main ; [page 28]
Voilà pas le Palais de ce Prince Thébain :
Ne te parlai-je pas ? Sais-je pas que je veille ?
Tes poings ne m’ont-ils pas étourdi cette oreille ?
Que n’opposai-je donc ma défense à tes coups ?
À quoi perds-je le temps, que n’entrai-je chez nous ?

 

MERCURE.

Dieux! de quelles couleurs il sait peindre un mensonge ;
Dois-je croire mes sens, veillai-je, ou si je songe ?
Il dit de point en point, ce qui m’est arrivé ;
Car mon Maître en effet le combat achevé,
Et sa main de Ptérèle, ayant coupé la trame,
M’a du port Euboïque, envoyé vers sa femme,
Lui conter de nos faits l’heureux événement.

 

SOSIE.

Je ne me connais plus ! en cet étonnement,
Il me mettrait enfin aux termes de le croire ;
Quel présent lui fut fait, après cette victoire ?

 

MERCURE.

D’un vase précieux, où Ptérèle buvait.

 

SOSIE.

Il sait tout mieux que nous, sans doute il nous suivait.

 

MERCURE. [page 29]

Que mon Maître aussitôt fit marquer de ses armes,

 

SOSIE.

Quelle lumière, ô Dieux dissipera ces charmes.
Il l’a déjà sur moi, par la force emporté,
Et la raison encor, semble de son côté.
Mais ma mémoire, enfin, a de quoi le confondre,
Et sans être moi-même, il n’y saurait répondre.
Lorsque plus vivement, choquaient les bataillons,
Qu’allas-tu faire seul, dedans nos pavillons ?

 

MERCURE.

D’un flacon de vin pur.

 

SOSIE.

Il entre dans la voie,

 

MERCURE.

Pris d’un muid frais percé, j’allai faire ma proie,
Hardi, je l’assaillis, et lui tirai du flanc,
Cette douce liqueur, qui tenait lieu de sang.

 

SOSIE.

Je suis sans repartie, après cette merveille,
S’il n’était par hasard caché dans la bouteille.
Il me ne reste plus, avec quoi contester. [page 30]

 

MERCURE.

Eh bien, suis-je Sosie? as-tu lieu d’en douter ?
T’ai-je assez bien guéri de cette frénésie ?

 

SOSIE.

Mais moi, qui suis-je donc ? si je ne suis Sosie ?

 

MERCURE.

Prends ce nom, si tu veux, quand je l’aurai quitté,
Mais devant, défais-toi de cette vanité.

 

SOSIE.

Certes, à dire vrai, plus je le considère,
D’autant plus ma créance, à ma crainte défère ;
Il n’a proportion, couleur, marque, ni trait,
Que le miroir aussi ne marque en mon portrait ;
On ne peut qu’ajouter, à ce rapport extrême,
En un autre, aujourd’hui, je me trouve moi-même,
Démarche, taille, port, menton, barbe, cheveux,
Tout enfin est pareil, et plus que je ne veux ;
Mais cet étonnement fait-il que je m’ignore ?
Je me sens, je me vois, je suis moi-même encore ;
Et j’ai perdu l’esprit, si j’en suis en souci,
Ne l’interrogeons plus, entrons, qu’attends-je ici ?

 

MERCURE. [page 31]

Traître, où vas-tu ?

 

SOSIE.

Chez nous ;

 

MERCURE.

Ha ! c’est trop, le Ciel même,
Ne te pourrait soustraire à ma fureur extrême,
Tu t’obstines encor, à me persécuter !

 

SOSIE.

Comment de mon devoir puis-je donc m’acquitter,
Ne m’est-il pas permis, de dire à ma Maîtresse,
Ce qui m’est ordonné, par une charge expresse ?

 

MERCURE.

Oui, mais non à la mienne, ou de ce même seuil,
Où tu veux aborder, je ferai ton cercueil.

 

SOSIE s’en allant.

Retirons-nous plutôt, ô prodige ! ô nature !
Où me suis-je perdu ? quelle est cette aventure ?
Qui croira ce miracle, aux mortels inconnu ?
Où me suis-je laissé ? que suis-je devenu ?
Comment peut un seul homme, occuper double place ?
Moi-même, je me fuis, moi-même je me chasse, [page 32]
Je porte tout ensemble, et je reçois les coups,
Je me vais éloigner, et je serai chez nous.
Quel est cet accident ? retournons à mon Maître,
Et plût au Ciel aussi, qu’il me pût méconnaître
De cet heureux malheur, naîtrait ma liberté,
Et ce serait me perdre, avec utilité.

 

 

SCÈNE QUATRIÈME.

 

MERCURE seul.

Ai-je avec gloire, enfin abattu son audace ?
Ne l’ai-je pas réduit, à me céder la place ?
Mon père, cependant, sans importunité,
Possède le sujet, qui tient sa liberté :
Son absolu pouvoir, se permet toute chose,
Ni refus, ni froideur, à ses voeux ne s’oppose,
Son bonheur est tout pur, et ses ravissements,
Passent les voluptés des plus heureux Amants.
Mais comblé des faveurs d’une beauté si rare,
L’heure approche bientôt, qu’il faut qu’il s’en sépare,
Et le jour doit enfin succéder à la nuit.
Taisons-nous, le voici, la porte a fait du bruit.

 

 

SCÈNE CINQUIÈME. [page 33 ; E]

 

JUPITER, ALCMÈNE, MERCURE.

 

JUPITER, sous la figure d’Amphitryon.

Avecque ce baiser, je te laisse mon âme,
Adieu, conserve autant, que j’emporte de flamme,
Hyménée, à mes yeux, ne fut jamais si beau,
Jamais d’un si beau feu n’éclaira son flambeau ;
Jamais de Jupiter, les agréables crimes
En douceur, n’ont passé nos baisers légitimes ;
Surtout conserve-toi ; le temps est expiré,
Où nous doit naître un fruit, si longtemps désiré,
Où Thèbes de ma couche attend un Capitaine,
Digne sang de mon sang, et de celui d’Alcmène.

 

ALCMÈNE.

Quel si pressant besoin, vous tire de ce lieu,
Où le salut à peine, a précédé l’adieu ?

 

JUPITER.

Je m’acquitte des soins, où Créon me destine ;
Par l’absence du Chef, tout le corps se ruine,
Mon amour, même, ici, dérobe à mon devoir,
Ce court et doux moment, que j’ai pris pour te voir ; [page 34]
Moi-même j’ai voulu t’apprendre les nouvelles,
Du fruit de mon voyage, et du sort des rebelles ;
Et t’offrir de ma main, ce riche vase d’or,
Qui jadis de Ptérèle, embellit le trésor ;
Adieu, laisse-moi rendre un devoir à mes armes,
E

Ressources complémentaires

Les spectacles et la vie de cour selon les gazetiers
Chronologie moliéresque
Textes du XVIIe siècle en version intégrale
Textes de Molière en version diplomatique

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