Épisodes

« sans épisodes, j’eusse bien pu en composer une comédie de cinq actes bien fournis »
Les Fâcheux, Préface

En employant le terme d’ « épisodes », tout comme celui de « noeud » ou de « dessein« , ou l’expression « lier promptement toutes ces choses ensemble », Molière utilise à dessein la terminologie poétique, empruntée à Aristote, qu’affectionnent les théoriciens contemporains. C’est en particulier un terme dont Pierre Corneille venait de faire un abondant usage :

– dans l’Avis au lecteur d’Oedipe ( p. 10) [1659],

– dans les Examens de Mélite, de La Place Royale, de La Veuve, et de La Suivante,

– et surtout dans le Discours de l’utilité et des parties du poème dramatique ( p. 25 et suiv.) [1660] : les épisodes sont soit « les actions particulières des principaux acteurs, dont toutefois l’action principale pourrait se passer » soit « les intérêts des second Amants qu’on introduit » « Les uns et les autres doivent […] être attachés à l’Action principale » (1).

 

Plus généralement la notion d’ « épisode » (Poétique 52b20, 55b12-23 et 59a35) ressortit au vocabulaire de la poétique dramatique durant tout le siècle. On relève le terme chez :

– Scudéry , dans ses Observations sur le Cid ( p. 40 et suiv.) (2)

– Chapelain, dans les Sentiments de l’Académie (3)

– d’Aubignac dans la Pratique du théâtre ( p. 118 et suiv., et p. 218)[1659] (4)

(1) Voir aussi ce texte dans Trois Discours sur le poème dramatique, éd. B. Louvat et M. Escola, Paris, GF Flammarion, p. 91-92.
(2) dans La Querelle du Cid, éd. J.-M. Civardi, Paris, Champion, p. 393 et suiv.
(3) Ibid., p. 943.
(4) dans la Pratique du théâtre , éd. H. Baby, Champion, 2001, p. 149-152 et p. 259 et suiv.

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