Dans Le gelosie fortunate del principe Rodrigo, source de la pièce de Molière, Delmira tenait un discours similaire à Rodrigo (I, 6, p. 32).
Les mêmes conditions sont posées par Alcidamie, héroïne de l’ « Histoire de l’amant jaloux », contenue dans la troisième partie du Grand Cyrus (1649-1653) des Scudéry :
– Quoi, madame, lui dis-je, vous n’aimerez jamais Léontidas ? – Non pas, du moins, répliqua-t-elle, tant qu’il sera jaloux et, comme je ne pense pas qu’il puisse jamais cesser de l’être, je ne pense pas aussi pouvoir jamais avoir nulle affection particulière pour lui. – Mais songez, lui dis-je, cruelle personne, que cette jalousie n’est qu’un effet d’amour. – Si vous m’aimiez donc un peu moins, repartit-elle, je vous aimerais davantage. Car enfin, Léontidas, ajouta-t-elle encore, je vous déclare que j’aimerais incomparablement mieux épouser un homme qui me haïrait qu’un autre qui m’aimerait avec jalousie.
( p. 1685)