Voilà un illustre

« Madame, voilà un illustre, votre affaire ne pouvait être mise en de meilleures mains, et c’est le héros de notre siècle pour les exploits dont il s’agit: un homme qui vingt fois en sa vie pour servir ses amis, a généreusement affronté les galères; qui au péril de ses bras et de ses épaules, sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles; et qui, tel que vous le voyez, est exilé de son pays pour je ne sais combien d’actions honorables qu’il a généreusement entreprises. »
Monsieur de Pourceaugnac, I, 2

Un échange semblable est développé dans l’Asinaria de Plaute, quand les deux valets Léonidas et Liban se font des compliments ironiques sur les exactions qu’ils ont commises :

LIB. […] Qui me vir fortior ad sufferundas plagas?
LEON. Edepol virtutes qui tuas non possis conlaudare
Sic ut ego possim, quae domi duellique male fecisti.
Ne illa edepol pro merito tuo memorari multa possunt:
Ubi fidentem fraudaveris, ubi ero infidelis fueris,
Ubi verbis conceptis sciens libenter periuraris,
Ubi parietes perfoderis, in furto ubi sis prehensus,
Ubi saepe causam dixeris pendens adversus octo
Artutos, audacis viros, valentis virgatores.
LIB. Fateor profecto ut praedicas, Leonida, esse vera;
Verum edepol ne etiam tua quoque malefacta iterari multa
Et vero possunt: ubi sciens fideli infidus fueris,
Ubi prensus in furto sies manifesto et verberatus,
Ubi periuraris, ubi sacro manus sis admolitus,
Ubi eris damno, molestiae et dedecori saepe fueris,
Ubi creditum quod sit tibi datum esse pernegaris,
Ubi amicae quam amico tuo fueris magis fidelis,
Ubi saepe ad languorem tua duritia dederis octo
Validos lictores, ulmeis adfectos lentis virgis.
Num male relata est gratia, ut collegam collaudavi?
LEON. Ut meque teque maxime atque ingenio nostro decuit.
(III, 2, v. 557-577)

 

LI. Qui a plus de force que moi à supporter les coups ? LE. En vérité si quelqu’un pouvait maintenant louer ta valeur comme moi, et parler des belles actions que tu as faites pendant la paix, et durant la guerre, il ne les pourrait encore célébrer assez dignement selon ton mérite, quand tu as trompé celui qui se fiait en toi, quand tu as été infidèle à ton maître, quand sur des paroles que tu avais données, tu as si librement faussé ton serment, quand tu as percé des murailles, &c que tu as été surpris dans le larcin, quand tu as tant de fois répondu de tes faits, étant suspendu devant huit hommes robustes, hardis, vigoureux et rudes joueurs. LI. J’avoue franchement, Léonidas, que toutes les chofes que tu dis sont véritables : mais aussi pourrions nous rapporter de toi beaucoup d’actions qui ne sont pas moins célèbres, quand tu fus surpris dans un vol, où tu fus si bien frotté ; quand tu ne t’incommodas point pour te parjurer ; quand tu fis peu de scrupule de mettre ta main sur les choses sacrées ; quand tu as été si souvent dommageable à tes maîtres, à qui d’ailleurs tu as fait recevoir des reproches honteux ; quand tu as nié hardiment d’avoir reçu un dépôt qui t’avait été confié ; quand tu as été plus fidèle à ton amie qu’à ton ami ; quand tu as lassé par ta dureté huit robustes sergents armés de verges souples. Ne t’ai-je pas bien rendu la pareille ? Et n’ai-je pas heureusement donné à mon compagnon les louanges qu’il mérite ? LE. Comme il est bienséant pour moi et pour toi, et pour l’esprit de tous les deux.
(trad. M. de Marolles, 1658, p. 100-101)

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