Que je ne pusse inonder

« Il n’est aucune terre à me bien regarder
Qui ne doive trembler que je ne m’y répande ;
Point d’États qu’à l’instant je ne pusse inonder
Des flots impétueux que mon pouvoir commande.

Rien n’en peut arrêter le fier débordement,
Et d’une triple digue à leur force opposée
On les verrait forcer le ferme empêchement,
Et se faire en tous lieux une ouverture aisée. »
Les Amants magnifiques, premier intermède.

La « triple digue » est une allusion à la Triple alliance conclue à La Haye le 23 janvier 1668 entre l’Angleterre, les Provinces-Unies puis la Suède pour garantir les Pays-Bas espagnols contre la France. Robinet la décrit dans sa lettre du 19 avril 1670 (1).

 

La puissance de l’armée française est encore comparée à un torrent fameux dans le prologue du Malade imaginaire.

 

 


 

(1)

Je dis, en ma seconde Strophe,
Que le Hollandais limitrophe
Du pauvre Flamand ébahi,
Se croit, aussi, voir envahi.

 

Il tâche, de sa Triple-Ligue,
A se faire, vite, une Digue,
Un Bouclier, enfin, un Rempart,
Qui le couvre, de part, en part.
Mais, hélas ! toujours, la Suède
Lui diffère ce grand Remède,
En différant, incessamment,
De ratifier l’Instrument
De ladite Triple-Alliance :
Faut à l’Espagne, que je pense,
De lui faire son Compte rond,
En lui payant certain Michon,
Pour un Mic-mac de Garantie,
Qui, selon ma Philosophie,
Ne vaut pas un Clou à Soufflet,
Si… sans m’expliquer tout à fait,
On sait prou, ce que je veux dire,
Et tout puissant est notre Sire.
(Les spectacles et la vie de cour dans les Continuateurs de Loret en 1670)

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