Les spectacles et la vie de cour dans les Continuateurs de Loret en 1670

Table des matières

Cette page constitue une des composantes de la documentation sur LES SPECTACLES ET LA VIE DE COUR SELON LES GAZETIERS (1659-1674)

Lettre du mois de janvier 1670, par Mayolas.

 

-En ce début d’année, Mayolas formule des voeux pour la famille royale :

À ce commencement d’Année,
Suivant l’heureuse destinée,
Déployons tout ce qu’Apollon
A de beau, de rare, et de bon,
Et prions les Muses galantes,
Autant aimables que savantes,
De faire couler dans mes vers
Les accords des plus doux concerts ;
Allons à la petite guerre,
Dans les entrailles de la terre,
Pour arracher l’argent et l’or,
Dont on compose un grand trésor ;
Courons sur le front de Neptune
Pour tâcher à faire fortune,
Et pour cueillir dedans son sein,
Soit loin ou proche du terrain,
Ambre, corail, et pierreries,
Et mille autres galanteries ;
Empruntons pinceaux et burins,
Des plus habiles, des plus fins,
Pour peindre en cent divers ouvrages
Les plus agréables Images ;
Les histoires, et les hauts faits
Des Conquérants les plus parfaits :
Passons encore dans l’Asie,
Cherchons même dans l’Arabie,
Les parfums odoriférants,
Le musc, la civette, et l’encens,
Pour offrir tout ce que je marque
Aux pieds de mon puissant Monarque :
Mais à quoi mets-je ici mon soin,
Tout cela n’est pas de besoin,
Puisque grand ROI, votre puissance
Fait voir aujourd’hui dans la France
Que vous possédez pleinement
Ce que le climat plus charmant
A d’ornements et de richesse,
Et d’éclat, et de gentillesse,
Et qu’on en voit dans vos Etats
Plus que les autres n’en ont pas.
D’ailleurs, les Poètes plus sublimes,
N’ont que des pensers et des rimes,
Qui produisent de bons effets ;
Je forme doncques [sic] ces souhaits,
Que tous vos desseins réussissent,
Que tous vos désirs s’accomplissent,
Que les myrtes et les lauriers
Croissent avec les oliviers,
Qu’après mainte et mainte victoire
Qui vous a couronné de gloire,
Ayant vaincu vos ennemis,
Tous vos sujets vous soient soumis,
Pleins d’une ardeur prompte et fidèle,
Durant cette paix solennelle,
Et qu’une parfaite santé
Suive votre prospérité,
Ainsi que celle de la REINE,
Charmante et belle Souveraine,
De l’incomparable DAUPHIN,
Et de tous les autres enfin,
Qui forment la Maison Royale,
Qui n’a point au monde d’égale,
Ce sont les voeux et les projets
D’un de vos plus humbles Sujets.

 

-Suleyman Aga, l’envoyé de sa Hautesse, est toujours en France. Il goûte les beautés de sa capitale :

Ecrivons avec allégresse
Que l’Envoyé de sa Hautesse,
Dont il est beaucoup estimé,
Ces jours passés fut enrhumé,
Mais à présent bien il se porte
Au plaisir de toute la Porte,
Et toujours il est bien traité
Aux dépens de sa Majesté.
Comme il a vu dans ce Voyage,
Dans les endroits de son passage,
Tous les Ports de mer les plus beaux,
Les Arsenaux et les Châteaux,
Les Villes les plus apparentes
Et les Maisons plus importantes,
Où partout bien on le traita,
Divertit et complimenta,
Etant dans notre Capitale,
Que je puis nommer sans égale,
Il a soin de voir tous les lieux
Les plus rares et curieux
Qui sont dans notre voisinage,
Et sans prolonger mon langage,
Je puis assurer en ce jour
Qu’il fut jusques au Luxembourg,
Lagibertie et La Fontaine,
Avec Lassus prirent la peine
De l’y conduire avec ses gens,
Dans trois carrosses différents :
Madame d’Orléans Douairière
De qui la vertu singulière
L’élève jusqu’au firmament
Le reçut agréablement,
Fort content de cette Princesse
Pleine d’esprit et de sagesse,
Il admira fort les attraits
De ce magnifique Palais,
Où la beauté de la peinture
Et celle de l’architecture
Lui firent voir pompeusement
Ce qu’elles ont de plus charmant :
Mais avant que plus loin je passe
Disons qu’il fut au Val de Grâce,
Et ce bâtiment précieux
Aussi célèbre que pieux,
Laisse une estime singulière
Pour la REINE qui l’a fait faire ;
Il en admira le travail,
La coupe, ainsi que le Portail,
Le marbre, le fer, la richesse,
Qui sont joints à la politesse,
De ce saint Temple l’appareil,
Ne trouve guère de pareil.
Après sans user de remise
Il vint à l’Hôtel de Venise,
Où les Dames pleines d’appas
Vont gaiement porter leurs pas
Et rendre fréquemment visite
A cet Envoyé de mérite,
Leur aspect et leur agrément
Ne lui déplaisent nullement ;
Attendant que le ROI prononce
De quoi lui donner sa Réponse
Afin d’aller en son Pays,
Pour y faire de beaux récits.

 

-La reine a participé à l’élévation d’une religieuse :

Une illustre Religieuse,
Dame très sage et très pieuse,
De Chaunes, que je nomme ici,
Du Couvent Royal de Poissy
Est à présent Supérieure,
Puisqu’on la reçut pour Prieure,
Par le Bref de sa Sainteté
Et l’ordre de sa Majesté.
THERESE notre auguste REINE,
Samedi de l’autre semaine,
Favorisant son beau dessein,
L’y mena de sa propre main ;
Plusieurs remarquables Princesses
Et de nos plus belles Altesses,
L’y suivirent avec plaisir,
Conformément à son désir.
Le Grand Colbert dont la prudence,
Le zèle, avec l’intelligence
S’emploient à servir l’Etat,
Y parut en fort bon état.
Gaudin était le Commissaire
Délégué par Notre S. Père,
Pour la mettre en possession,
Il fit voir dans cette action,
Par une parfaite harangue,
Que sa diserte et docte langue
S’acquitte avec affection
De sa noble commission ;
De Chaunes ayant pris la place
Modestement, de bonne grâce,
Dans tous les endroits qu’il fallait
Où dans sa Charge on l’installait,
Par une excellente Musique
Et par mainte voix angélique,
Le Te-Deum y fut chanté
Avec grande solennité ;
Après l’heureuse réussite
D’une si glorieuse élite
On donna la collation
Avec grande profusion,
Avec pompe et délicatesse
A ma Souveraine Princesse,
Et Madame de Péquigny,
Dont le mérite est infini,
Par une bonté libérale
Fit pourvoir à ce beau régale.
Puis la REINE prit le chemin
Du beau château de S. Germain,
Avec sa Compagnie illustre,
Dont elle rehausse le lustre.

 

-De Paris à Versailles et de Versailles à Saint Germain, la cour entre dans les festivités du carnaval :

La Cour alla dès Mercredi
A Versailles jusqu’à Mardi,
Qu’elle revint d’une heureuse gaie
Loger à Saint Germain en Laye,
Pour commencer le Carnaval,
Et donner quelquefois le Bal.

 

En Janvier j’écris ma patente,
De l’an mil six cent septante.

 

 

Lettre du 4 janvier 1670, par Robinet

 

-Une fausse nouvelle en ce début d’année : Fouquet serait mort !

Dame Parque, au Teint de Basane
Dont le Corps est si diaphane,
Capote l’Homme incessamment,
Depuis Adam, premier Normand,
Jusques au dernier de sa Race,
À nul, jamais, n’ayant fait grâce,
Fit naguères, un Caracol,
Ce m’a-t-on dit, à Pignerol :
Et visitant dans sa Demeure,
Fort peu plaisante, ou que je meure,
Le Sieur Surintendant, Fouquet,
Borna, par le dernier hoquet,
Sur le déclin de l’autre année,
Sa malheureuse Destinée.
Il n’en fut, je crois, point surpris,
Car il s’était des mieux appris
À recevoir cette Cruelle,
Et, même, il ne souhaitait qu’elle,
Se voyant mort civilement,
Et hors de son cher Élément,
Des bonnes Grâces du Monarque,
Mal qui plus cruel que la Parque,
Nous fait souhaiter que la Mort
Termine, vite, notre Sort.

 

Ô si j’osais en Philosophe,
Raisonner sur sa Catastrophe,
J’en tirerais, en vérité,
Contre l’humaine Vanité,
Des Arguments et bons, et sages,
Pour apprendre aux grands Personnages,
Mais, non, chacun les prévoit bien,
Et puis l’Exemple n’y fait rien.
Vaut, donc, mieux, laissant cette glose,
Faire un Chapitre d’autre chose.

 

-De la dévotion royale à Noël :

Il faut que, par toute l’Europe,
Où ma Lettre, du moins, galope,
On sache que nos Majestés
Ont signalé leurs piétés,
A Noël, selon leur coutume,
Car leur beau zèle se rallume,
À tel jour, exemplairement,
Et fait son Devoir hautement.

 

Bossuet, qui, changeant de Titre,
Va, bientôt, porter une Mitre,
Comme je l’ai dit, ci-devant,
Bornant ses Sermons de l’Avant,
Leur fit, avec son Style tendre,
Encor, des merveilles entendre,
Concernant le Verbe Incarné,
Et, dedans une Crèche né.

 

-La destinataire de Robinet a également montré sa religiosité :

Brillante, et divine Princesse,
À qui les miens Discours j’adresse,
Ce me semble, assez règlement,
Vous, et votre Époux, si charmant,
De qui la gloire est, certe [sic], extrême,
Fîtes éclater, tout de même,
Votre exemplaire Piété,
En la Parisienne Cité.

 

Dans une dévote posture,
Vous honorâtes la Clôture
Des neufs jours que les Théatins,
Pères que je crois des plus Saints,
Font pour les Couches de la Vierge,
À la clarté de maint blanc Cierge,
Et même, avec des Ornements
Qui sont de Saints Enchantements,
Et que ces vénérables Pères
Ont fait voir extraordinaires,
Dedans leur grand Temple nouveau,
Lequel sera tout à fait beau,
Lorsque, dans les pieuses Bourses,
Qui sont leurs Fonds, et leurs Ressources,
Ils pourront les moyens trouver
De le faire parachever.

 

Au reste, l’un de ces bons Pères,
Sur ce plus grand de nos Mystères,
Sur ce célèbre Accouchement,
Vous entretint dévotement,
Et de façon fort affective,
Aussi bien que méditative.

 

Le jour de la Nativité,
Ainsi qu’on me l’a rapporté,
Vous allâtes aux Carmélites [De la rue du Bouloy.]
Pleines de célestes Mérites,
Et d’Attributs, et beaux et grands :
Et là, Dom Jean de Saint Laurent
Fit à votre Altesse Royale,
Dedans la Chaire, un beau Régale,
Dont, comme Vous, à ce qu’on dit,
Tout l’Auditoire l’applaudit.

Mais c’en est trop sur ces Matières
Qui sont assez peu Gazetières,
Changeons de Sujet, et de ton.

 

-Des nouvelles de Suleyman Aga :

Muta-Faraca, qui, dit-on,
Est fort à son Prophète,
Assisté de son Interprète,
Visite, exactement, Paris,
Non sans être, beaucoup, surpris
Des raretés qu’on y découvre.
Avant hier, il vit du Louvre,
Les Bâtiments vieux et nouveaux
Qui lui parurent grands et beaux,
Et tout à fait dignes d’un Sire
De qui partout, s’étend l’Empire.
Puis, de bout, en bout, il vint voir
Cet autre si pompeux Manoir,
Que l’on nomme les Tuileries,
Qui, bien qu’elle soient peu, fleuries,
En cette cruelle Saison,
Lui parurent, avec raison,
Encor, l’un des beaux Domiciles
De la plus superbe des Villes.

 

De là, ce Ministre et ces Gens,
Vinrent visiter, des Feuillants,
L’illustre Maison Monacale,
Et, même, aussi, Maison Royale,
Dont le Général, bien disant,
Qui va, toujours, pindarisant,
Le reçut, en ma conscience,
(Le traitant, même d’Excellence)
D’une façon qui moult lui plut,
Et dont, des plus contents, il fut.

 

Or, vous savez que quelque Espiègle,
Mille fois, plus malins qu’un Aigle,
Ayant publié çà, de là,
Que ce beau Turc, s’en allait là,
Renoncer, avec sa Séquelle,
A l’Alcoran de l’Infidèle,
Et quittant, et Veste, et Turban,
Prendre du Couvent, l’Habit blanc,
Maintes Gens un peu trop crédules,
N’ayant pas au talon les mules,
Coururent, vite au susdit lieu,
Pour voir ce Miracle de Dieu :
Mais n’ayant rien vu de semblable,
Ils donnèrent l’Espiègle au Diable,
Qui les avait dupés ainsi,
Et je pense, les Turcs aussi.

 

-En dépit de la période, les fêtes ne sont pas que prières et supplications. Du divertissement, il est aussi question comme cette évocation de Domenico Biancolelli et de son rôle d’Arlequin dans Le Gentilhomme campagnard, ou les Débauches d’Arlequin, d’Angelo-Agostino Lolli :

Arlequin, ce charmant Comique,
Qui, de bien divertir, se pique,
Est devenu grand Débauché :
Mais, bien loin qu’on en soit fâché,
On voudrait qu’il lui prît envie
De l’être, ainsi, toute sa vie.

 

Ce n’est pas un vin de Lyon,
Que le sien, non vraiment, non, non,
Mais un vin de Singe agréable,
Qui le rend, certe, inimitable
À tous les Suppôts de Bacchus
Qui font usage de son jus.

 

On comprend bien, comme je pense,
Que sa Débauche est sans offense
Et qu’ici, sans m’équivoquer [sic]
Je parle, s’il faut m’expliquer,
De sa Débauche de Théâtre,
Où cet Acteur Archifolâtre
Est un Imbrïaque folet,
Qui si fort, aux deux Sexes, plaît,
Qu’une aimable et belle Comtesse,
Et qui, même, est un peu Princesse
Le veut aller voir, en ce jour,
Comme les autres, à son tour.

 

Toute la Troupe fait merveille
En cette Pièce de Bouteille
Et de qui, mêmes [sic], un Docteur, [C’est le Docteur de la Troupe.]
Je vous le proteste, est l’Auteur.

 

 

Lettre du 11 janvier 1670, par Robinet.

 

-Fouquet ressuscité : sa mort, précédemment annoncée, est démentie. Ainsi :

D’abord, nous devons nous dédire
De ce qu’On nous a fait écrire,
L’autre jour, de Monsieur Fouquet.
Cet On est un Menteur parfait,
Lequel, souvent, en fait accroire
Aux Gens trop faciles à croire.

 

Avec circonspection,
Il faut demander caution,
Alors que c’est On qui parle :
Et je vous jure foi de Charle[s],
Nom d’un très grand Saint, mon Patron ;
Que quoi que dise Monsieur On
Je le tiendrai pour Hérétique,
A moins d’une bonne Authentique.
Je demande grâce, au surplus,
A celui, que, sur tel abus,
J’ai fait mort dedans ma Missive.
Ma douleur en est excessive,
Et, sur ce Point, étant d’accord
Avec les Dieux, le Ciel, le Sort,
Sans que pas un m’en sollicite,
En ce Lieu, je le ressuscite,
Et, puis, passe à d’autres Discours,
Qui, de cet On, n’ont point pris cours.

 

-La Troupe Royale de l’Hôtel de Bourgogne invitée à Saint-Germain pour jouer devant la Cour Britannicus de Racine avec des intermèdes en musique et en danse:

Toujours la Cour, nombreuse et gaie,
Gîte en son Saint Germain en Laye,
Dont à Paris, il déplaît fort,
Ne pouvant avoir un doux Sort,
Sans voir son Grand, et charmant Sire.
Quelqu’un de là, vient de m’écrire,
Que l’on y prit dernièrement,
Le nouveau Divertissement
Dont la belle Troupe Royale,
Avec tant d’éclat, nous régale :
Et qu’il fut assaisonné d’Airs,
De Pas de Ballet, et Concerts,
Qui, je le dis, sans que je raille,
Relevèrent, encor, la Paille.

 

 

Deuxième lettre du mois de janvier 1670, par Mayolas.

 

-Le roi, destinataire des lettres de Mayolas, est grandement loué par le gazetier :

LOUIS, des grands Rois le modèle,
Rien n’a pu refroidir mon zèle,
Lorsqu’il gelait auprès du feu,
J’écrivais toujours prou ou peu ;
Nonobstant le froid et la glace,
On m’a vu grimper sur [le] Parnasse,
Et par un transport noble et prompt,
Présider sur le double Mont,
Et d’Hélicon et d’Hypocrène,
Pour bien faire couler ma veine,
En dépit de tous les glaçons
De la plus dure des Saisons.
Lorsque l’air faisait mine grise,
Et qu’à pied sec et sans bateau
On passait et repassait l’eau ;
Lorsque la terre était déserte,
De cristal, de neige couverte,
Et qu’on voyait bêtes et gens
Mourir froidement dans les champs ;
SIRE, je sentais dans mon âme
Une si forte et belle flamme,
Que rien ne m’empêchait d’aller,
De rimer et de travailler :
Quoique la plus grande industrie
Fut courte dans l’IMPRIMERIE,
La Presse, l’Encre et le Papier
Se gelait en chaque quartiers ;
Mais comme le grand Luminaire,
Par sa chaleur, et sa lumière,
Mais comme dis-je le Soleil,
Par son lumineux appareil
Dissipe les épais nuages
Et produit cent doux avantages ;
Votre aspect aimable et charmant,
Par un seul regard seulement,
Aussi riant que favorable,
Et par votre accueil agréable,
M’a fait (dans trois ou quatre instants)
Oublier tout le mauvais temps
Et rendu ma première joie
Qu’à longs traits ici je déploie.

 

-L’abbé d’Harcourt a fait montre de son éloquence ainsi que de son savoir à la Sorbonne :

Ecrivons que l’Abbé d’Harcourt,
Dont le nom en divers lieux court,
Et de qui l’esprit, la science
Répond à sa haute naissance,
Ces jours passés, a répondu,
Et d’un air fort bien entendu
Des Thèses de Théologie,
Avec grâce, avec énergie,
Si bien qu’il est Licencié,
Et chacun fut édifié
De voir le savoir et l’adresse
S’accorder avec les sagesses ;
Tous ses illustres Auditeurs
Restèrent ses Admirateurs,
Louant justement sa personne
Dans notre fameuse Sorbonne.

 

-Des nouvelles de la Faculté : le médecin royal, Barbereau, est célébré pour son art. Ainsi :

Je vous écris tout de nouveau,
Comme le fameux Barbereau, [Conseiller et Médecin du Roi.]
De qui l’adresse et la doctrine
Excelle dans la Médecine,
Et dont les secrets précieux
Sont aussi bons que curieux,
Sans que son ardeur diminue,
Au public toujours continue
De donner de ses propres mains
Les remèdes plus souverains,
Plus utiles, plus énergiques,
Plus faciles, plus spécifiques,
Et par ses poudres et ses eaux
Il guérit cent sortes de maux ;
Plusieurs personnes remarquables
Et par leur rang considérables,
Enfin des gens de trois Etats
Ont donné des certificats
De ses cures fort importantes,
Aussi belles que surprenantes ;
Comme il est fort homme de bien
Aux pauvres il donne pour rien,
Par un zèle très charitable
De son remède incomparable :
C’est une pure vérité,
Ecrite avec sincérité,
Et si vous ne voulez pas croire
L’autorité de mon histoire,
Chacun pourra bien l’éprouver,
Car l’on n’a qu’à l’aller trouver
Dans sa demeure spacieuse, [Au Collège des quatre Nations.]
Fort commode et fort glorieuse,
Et vous verrez alors sans fard,
Toute la force de son art,
Meilleure qu’on ne saurait dire,
Et que toute la terre admire,
Sans qu’on aille chercher aux Bains
De quoi secourir les humains,
Et sans qu’on prenne tant de peine,
Chez lui l’on trouve une Fontaine,
Qui peut au gré de nos esprits
Donner à boire à tout Paris.

 

– À Saint Germain, la reine a assisté à la répétition générale de la musique d’ouverture du prochain grand ballet de cour, préparé par Molière et Lully sous le titre de: «Le Divertissement royal” (qui enchâsse Les Amants magnifiques de Molière):

La REINE, qu’un chacun contemple
Comme un parfait et rare exemple,
Aux yeux de toute notre Cour,
Au Château neuf fut l’autre jour,
Avec encor Mademoiselle, [d’Orléans.]
Qui l’aime, et la suit avec zèle,
Pour ouïr un concert charmant,
Qu’on ajuste Royalement,
Pour le Ballet que l’on prépare
D’un air aussi pompeux que rare,
Enfin pour le Ballet Royal,
Qu’on dansera ce Carnaval.

 

-On se souvient que le décès du précédent souverain-pontife, Clément X, avait été attribué, par Robinet, à la défaite calamiteuse des troupes chrétiennes contre les armées ottomanes en Candie. Le conclave s’est réuni et délibère pour lui trouver un successeur :

Maint Cardinal pieux et grave
Est enfermé dans le Conclave,
Pour nommer à la Papauté
Celui qui l’aura mérité :
Dieu veuille, ainsi qu’on le désire,
Qu’un bon mouvement les inspire.

 

J’ai fait cet ouvrage réel,
Quelques jours après le dégel.

 

 

Lettre du 18 janvier 1670, par Robinet.

 

-Maudite soit la petite vérole, ennemie de la beauté que tous révèrent :

Le Mal ennemi des beaux Teints,
Qui, par lui, souvent, sont éteints,
Et ciselés de telle sorte,
Qu’une Belle s’aime mieux morte,
Que se voir en tel désarroi,
A donné le dernier effroi
À la Duchesse de Lorraine,
Par son immonde, et sale graine.
Mais ledit Mal si renommé,
Petite Vérole nommé,
Qu’on craint plus que devenir chauve,
L’a laissée, enfin, saine et sauve,
Sans la marquer, aucunement,
Ou bien, certain Mémoire ment.

 

 

Lettre du 25 janvier 1670, par Robinet.

 

-Le Policrate de Boyer connaît un franc succès dont Robinet se fait l’écho :

Parle de l’Heureux Policrate,
Muse, pour n’être pas ingrate,
Du plaisir, qu’à le voir, tu pris
Avecque tant de beaux Esprits,
Lequels, Dimanche, l’admirèrent,
Et tout hautement, le louèrent.

 

Que ce beau Sujet est heureux,
Et que ce Héros amoureux,
Et Tyridate, aussi, son Frère, [Représentés par les S Champmeslé et Désurlie.]
Ont bien, tous deux, le Don de plaire,
Dedans leur Dissertation,
Pleine de tendre Passion ;
Où l’un désire une Maîtresse,
Qui, résistant à la tendresse,
Le rende plus digne vainqueur
De ses Appas, et de son coeur,
Contre le sort, murmurant même,
Qui fait qu’on l’aime dès qu’il m’aime :
Et l’autre, d’avis opposé,
Veut trouver un Objet aisé,
Qui brûle, d’abord, de la Flamme
Qu’il a fait naître dans son Âme,
Soutenant que toute Beauté,
Par trop, retranchée en Fierté,
Et dans sa hauteur de courage,
Cause moins d’amour que de rage.
Cent brillants, et cent nouveautés,
De leurs Discours, sont les beautés.
Et plusieurs mignons Antithèses,
Ornent leurs amoureuses Thèses,
Qui vrai, comme ici, je le dis,
Rendent les Gens tout ébaudis.

 

Les Caractères des Princesses,
Qui sont leurs aimables Maîtresses,
Mais, dont ce Policrate heureux,
Attire seul, à soi, les Voeux,
Sont si pleins de choses touchantes,
Et de telle sorte, attachantes,
Que l’on aime, et plaint l’embarras
Où se rencontrent leurs Appas,
Si qu’on a l’âme mi-partie
Pour Elise, et pour Olympie. [Melles Champmeslé et Marotte.]

 

J’aime le Caractère, encor,
(Où tout est juste, où tout est fort)
De Doronte, ce Politique,
Lequel, plus ferme qu’un Stoïque, [Le sieur de Verneuil.]
Refuse au Roi, jusqu’à la fin,
De souffrir qu’il donne la main
À ladite Elise, sa Fille,
Et qu’il n’entre dans sa Famille.

 

Cléonte ne me plaît pas moins, [Le sieur de la Roque.]
Appliquant, comme il fait, ses soins,
A persuader le beau Sire,
D’exécuter ce qu’il désire :
Et le merveilleux Dénouement
Me charme, enfin, extrêmement,
Qui rend cette Pièce exacte;
Sans pareil, le cinquième Acte,
Tant il est d’incidents, rempli,
Et de tous les points, accompli.

 

D’ailleurs, sans que l’Auteur, je flatte,
Des beaux Vers de son Policrate,
Sont tous heureux, tous fortunés,
Et, magnifiquement, tournés.

Cette Pièce Héroïque, au reste,
Est jouée, et je vous l’atteste,
D’un air si noble, et si pompeux,
Qu’il n’est rien plus beau, ni de mieux.
J’en ai, pour garants, les Eloges,
Dont Théâtre, Parterre, et Loges,
Retentissaient incessamment ;
D’où je confirme, sûrement,
Sans, dis-je, que l’Auteur je flatte,
Le Nom d’Heureux à Policrate.

 

– Bellerose, longtemps directeur de l’Hôtel de Bourgogne, a passé dans l’autre monde :

Mais hélas ! à propos de Rose,
Le célèbre Bellerose,
Qui, jadis, au fameux Hôtel,
Fut un si ravissant Mortel,
Dedans les Rôles de Tendresse,
Où chacun l’admirait, sans cesse,
A succombé dessous les Traits,
De cette Reine des Squelets [sic]
Mais, par d’heureuses Destinées,
Chargé, tout d’ainsi que d’années,
De tant de mérites Chrétiens,
Que (ce sont les Sentiments, miens),
L’on pourrait, pieusement, croire
Qu’il a, de Saint-Genest, la Gloire,
Qui fut de sa Profession,
Et de qui l’on fait mention
Parmi les Saints, dans la Légende.

 

-Le défunt a emmené sa nièce avec lui, la petite Angélique Du Croisy, petite comédienne prodige âgée de 9 ans :

Mais, sans qu’ici, plus je m’étende
Sur les Fredaines de la Mort,
J’ajoute, non sans pester fort,
Contre la Félonne Tigresse,
Qu’elle a, même, enlevé la Nièce [Fille de M. et de Melle du Croisi.]
En vingt quatre heures, seulement,
Quoiqu’elle fût et jeune, et belle,
Et faite d’aimable Modèle.

 

Mon Héroïne, maintes fois,
À sa Toilette, à haute voix,
L’a, mêmement, préconisée,
Louée, estimée, et prisée :
Et, certe [sic], elle avait des Appas
Qui valaient bien qu’on en fit cas.

 

-Pendant ce temps, le roi et ses proches ont commémoré le décès de la Reine-Mère, survenu quatre ans plus tôt (voir http://moliere.paris-sorbonne.fr/base.php?Les_spectacles_et_la_vie_de_cour_dans_les_Continuateurs_de_Loret_en_1666) :

Lundi dernier, tout justement,
On célébra très dignement,
L’auguste, et grand Anniversaire
De notre illustre Reine-Mère,
Tant en l’Église Saint Denis,
Où sont gisant maints Rois des Lys,
Qu’en celle du beau Val de Grâce.

 

En ce dernier Lieu, fut Monsieur,
Montrant, à son extérieur,
Le deuil constant de sa belle Âme.
Et l’on y vit, aussi, Madame,
Qui, moins, certe, n’en montrait pas,
Et ce jeune Trésor d’Appas,
Que, par excellence, on appelle,
Absolutè, Mademoiselle,
Dont Madame de Clérembault
Ayant, pour ce, tout ce qu’il faut,
Savoir Esprit, Vertu, Prudence,
Prendra, bientôt, la Gouvernante.

 

Monsieur naguère, à ce effet,
L’avertit du Choix qu’il a fait
De sa Personne habile, et sage,
Par une Lettre en beau langage,
Et contenant des Compliments,
Civils, obligeants, et charmants :
Que lui remit en ses mains propres,
Un Personnage, des plus propres
Pour icelle Commission,
Et qui, le Sieur Baillif, a nom :
Étant, pour ne vous en rien taire,
Aussi, Gentilhomme Ordinaire
De la Maison de ce Héros,
Si digne d’Honneur, et de Lis,
Si galant, et si magnifique,
Et de LOUIS, le Frère unique.

 

-Baptême aux Carmélites, en présence de la reine et de la Cour, de Mademoiselle de Bourbon (âgée de 4 ans), fille du duc d’Enghien et d’Anne de Bavière, petite-fille du grand Condé :

La Reine, féconde en Attraits,
Et qui le Ciel a faite exprès,
Pour charmer l’auguste Monarque
Qu’on connaît, à plus d’une marque,
Dessus son beau front couronné,
Pour notre parfait Dieu donné,
Mercredi, vint aux Carmélites,
Qui, sont ses chères Favorites :
Et là, donna son charmant Nom
A Mademoiselle de Bourbon,
Qu’elle vit, en belle prestance,
Avecque Philippe de France.

 

L’Assistance, très belle, fut,
Madame, à la tête, y parut,
Avec sa merveilleuse Infante,
Si brillante, et si triomphante.
Mademoiselle d’Orléans,
Après Elles, primait Léans.
Monsieur le Prince, et son Altesse,
Aussi, Madame la Princesse,
Qui sont les Père, et Mère Grands,
S’y trouvèrent dedans leurs Rangs,
Avec le Duc, et la Duchesse,
Chers Géniteurs de la Princesse ; [Baptisée]
Les deux beaux Petits de Conti,
Sortables pour un grand Parti,
La Duchesse de Longueville,
Généreuse, bonne, civile,
Et d’un coeur digne de son Sang,
La Princesse de Carignan,
En cette Cour, très estimée,
Étant de ses Vertus, charmée,
De Saint-Paul, qui parut un Mars,
Dessus les Candiots Remparts,
Et, bref, quantité de Noblesse,
Tant de l’un que de l’autre Sexe.

 

 

Lettre du 1er février 1670, par Robinet.

 

-Robinet relate une «communication” intervenue entre l’Académie française et une institution similaire sise en Arles. C’est un hommage aux défenseurs de la langue française qu’il rend ici :

Notre Française Académie,
Des Ignares, docte Ennemie,
A reçu des Civilités,
Naguère, par des Députés,
De celle, dans Arles, établie,
Que l’on tient habile, et polie ;
Ayant, pour Chef, depuis un An,
L’illustre Duc de Saint Aignan,
C’est Protecteur que je veux dire,
Sous l’aveu de notre grand Sire :

 

L’Abbé Testu, rare Orateur,
Et de la nôtre Directeur,
Fit, de sa Langue bien pendue,
Une Réponse bien conçue ;
Marquant, dans ce sien beau Discours,
Qui n’était point d’à tout les jours,
Combien leur Tâche était illustre,
De mettre une Langue en son lustre,
Qui doit, de la Perle des Rois,
Immortaliser les Exploits,
Et tous les Faits, brillants de gloire,
Dans plusieurs Volumes d’Histoire.

 

Mais je voudrais que ces Messieurs,
Du Langage, grands Epureurs,
Nous fissent voir de leurs Merveilles,
Car, autrement, toutes leurs Veilles,
Foi de très simple Historien,
Ne serviront, jamais, de rien.

 

-Le Policrate de Boyer connaît un franc succès sur la scène du Théâtre du Marais :

Parlant de l’heureux Policrate,
Dont le renom, partout, éclate,
Il m’est arrivé d’oublier
De vous remarquer que Boyer
Est l’Auteur de ce beau Poème,
Digne d’une louange extrême,
Ainsi, par un juste souci,
Je vous en avertis ici,
Et que c’est au Marais, aussi, que l’on le joue,
Où la brillante Foule, et l’admire, et le loue.

 

 

Lettre du mois de février 1670, par Mayolas.

 

-Mayolas s’exprime sur son art et son destinataire :

VOICI l’agréable journée,
Voici l’heureuse matinée,
La bonne heure et le doux moment,
Où je dois immanquablement
Chercher et prendre en ma mémoire
De quoi composer mon histoire ;
Lorsque je songe quelque fois,
Que j’écris au plus Grand des ROIS,
Le plus puissant, le plus auguste,
Le plus triomphant, le plus juste,
Le plus généreux, le mieux fait,
Le plus prudent, et plus parfait,
Tout hardi que je suis, je tremble,
Et j’en ai sujet ce me semble :
Mais pour ne rien dissimuler ;
Ces mêmes traits qui font trembler,
Rassurent, raniment mon âme,
Et font allumer une flamme,
Pour vos vertus et vos attraits,
Qui ne peut s’éteindre jamais.
SIRE, cette Lettre ordinaire
La marque en un beau caractère,
Et vous montre pour mon bonheur,
Le vrai sentiment de mon coeur.

 

-Nouvelles de la Sorbonne :

Loysel, Chancelier de Sorbonne,
Dont j’estime fort la personne,
De Saint Jean le digne Pasteur,
De son Troupeau bon Conducteur,
Ayant pour Saint François de Sales
Des affections sans égales,
Pendant trois jours consécutifs,
Avec de grands préparatifs,
Avec la pompe plus exquise,
En fit la Fête en son Eglise,
Où l’on peut voir dans leur éclat
Divers Ornements du Prélat. []
Trois Prédicateurs authentiques
Y firent les Panégyriques
De bonne grâce, éloquemment,
Avec tout l’applaudissement
Des Auditeurs et des Confères
Qui faisaient à Dieu leurs prières.
Le Curé singulièrement
Officiant dévotement,
Par sa piété, par son zèle,
Et par sa conduite fidèle,
Montre qu’il est imitateur
Des Vertus de ce Saint Pasteur.

 

-La reine a un nouveau serviteur :

Disons avec toute la Ville,
Que le Marquis de la Viéville,
Plein d’un mérite singulier
A la Charge de Chevalier
De notre REINE aimable et belle,
Digne d’une gloire immortelle,
Son soin et sa fidélité
Joints à son assiduité,
Feront dignement l’exercice
De ce noble et galant office.

 

Le ROI qui connaît bien le prix
Des braves gens, des beaux esprits,
Vient de nommer l’Abbé de Sève,
Et pour son mérite l’élève
A l’Illustre Evêché d’Arras,
Comme tout le monde en fait cas,
Je suis sûr que son Diocèse
De ce choix paraîtra fort aise,
Il connaîtra bien aujourd’hui
Qu’il trouve abondamment en lui
De quoi réparer bien la perte
Que naguères on a soufferte
Par la mort du prédécesseur, [M. Moreau.]
Ayant un si bon successeur.

 

-Le comte de Vivonne, de retour de Candie, est honoré par Louis le Grand pour sa participation à la lutte contre l’Ottoman :

L’Illustre Comte de Vivonne
Qui dans le beau champ de Bellonne,
A cueilli palmes et lauriers
Au milieu de mille Guerriers,
Etant de retour d’Italie
Et de sa Campagne en Candie,
Ayant fort bien fait son Emploi,
A Saint-Germain a vu le ROI,
Et de ce Prince incomparable
Il eut un accueil favorable :
Mais ajoutons qu’il a prêté
Le serment de fidélité,
Avec de sentiments sincères,
Pour la conduite des Galères,
En qualité de Général
Et Lieutenant Oriental,
Entre les mains de ce Monarque,
Dont il reçut diverse marque,
Et d’estime et d’affection,
Ainsi que d’approbation,
Ayant fait sa Charge importante
Avec une gloire éclatante,
Digne de sa grande valeur
Et digne de mon ROI Vainqueur.

 

-Des nouvelles du conclave :

A Rome l’on s’attend toujours
De voir bientôt finir le cours
De la Cardinale Assemblée,
Qui quelquefois paraît troublée
Touchant le choix des Prétendants,
Des gens capables et prudents,
Pleins de piété, de science,
Pour élever quelque Eminence
Au degré de la Papauté
Et du Titre de Sainteté ;
Cette affaire vaut bien la peine
Qu’on agisse de longue haleine,
Et qu’on examine avec poids
Celui dont on fera le choix :
Il faut un mérite assez rare
Pour bien mériter la Thiare,
Et le Chef de la Chrétienté
Doit être plein d’intégrité.
Au Conclave on est en balance,
Mais les grands Cardinaux de France
Etant enfin arrivés là,
Pourront bien terminer cela.

 

-Les membres d’une académie de province (la Provence) souhaitent écrire un ouvrage pour célébrer le roi :

Avant que de finir disons,
Aux yeux du public exposons
Dans notre missive historique
Que l’Assemblée Académique,
Qui dans le Pays Provençal
Etablit son Siège natal,
Ici maints Députés envoie,
Avec diligence, avec joie
Pour faire au ROI son compliment,
Touchant son établissement
Sous la protection aimable,
Et la faveur considérable
De Saint Aignan, Duc généreux,
Habile autant que courageux,
Elle prétend avoir la gloire,
D’écrire dignement l’histoire
Du plus grand ROI de l’Univers,
A qui je consacre mes Vers,
Et son soin et son éloquence
S’en acquitteront d’importance.

 

Je termine ce mien labeur,
Un jour après la Chandeleur.

 

 

Lettre du 8 février 1670, par Robinet.

 

-Pendant le conclave, les maladies assiègent les cardinaux :

Je sus hier, d’un Médecin,
Que le Conclave est si mal sain,
Que plusieurs Cardinaux en sortent,
Qui mal, diversement, se portent :
L’un (qu’on ne dise point c’est mon)
D’inflammation au Poumon,
L’autre

Ressources complémentaires

Les spectacles et la vie de cour selon les gazetiers
Chronologie moliéresque
Textes du XVIIe siècle en version intégrale
Textes de Molière en version diplomatique

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