La médication par « nombre impair » est raillée, parmi d’autres superstitions
– dans l’essai « De la ressemblance des enfants aux pères » ( II, 37) de Montaigne :
Le choix même de la plupart de leurs drogues, est aucunement mysterieux et divin: le pied gauche d’une tortue, l’urine d’un lézart, la fiante d’un éléphant, le foie d’une taupe, du sang tiré sous l’aile droite d’un pigeon blanc: et pour nous autres coliqueux, tant ils abusent dédaigneusement de notre misère, des crottes de rat pulverisées, et telles autres singeries qui ont plus le visage d’un enchantement magicien que de science solide. Je laisse à part le nombre impair de leurs pilules[…]
(éd. C. Journel, Paris, 1656, p. 794-795.)
– dans la dixième des Serées (1584) de Guillaume Bouchet, intitulée « Des médecins et de la médecine » :
Voyez, je vous prie, commença à dire quelqu’un, comment ces charlatans baillent leurs pilules et autres drogues en nombre impair, aussi bien que nos médecins théoriques; comme s’il y avait quelque raison en cette observance, et quelque secret comme en la magie.
(éd. C. E. Roybet, Paris, Lemerre, 1873, p. 200-201)
– dans le De vanitate scientiarum (1531) de Cornelius Agrippa :
Ne donneront potion ni remède, sinon par les éphémérides, règles et limitations mathématiques.
(traduction de 1582, p. 422)