Mon plus grand ennemi se rencontre en moi-même

« Et par un trait fatal d’une rigueur extrême,
Mon plus grand ennemi se rencontre en moi-même. »
Don Garcie de Navarre, IV, 9, v. 1484-1485

L’image de l’ennemi de soi-même apparaissait à plusieurs reprises dans Le gelosie fortunate del principe Rodrigo (I, 5, p. 25 ; I, 5, p. 26 ; I, 6, p. 32).

 

Le motif se trouve déjà dans Le Dépit amoureux (« de moi si mortel ennemi »).

 

Il traverse également la littérature romanesque. On le trouve

 

– dans Ibrahim (1641-1643) des Scudéry :

Quoi ! disait ce Prince, injuste et cruel que je suis, ne saurais-je, après avoir remporté tant de victoires étrangères, me vaincre une fois moi-même ? Faut-il que je sois mon plus cruel ennemi, et que cette passion qui règne en mon coeur soit toujours plus forte que la raison ?
(éd. de 1723, p. 322)

 

– dans Le Grand Cyrus (1649-1653) :

un Amant jaloux souffre tous les jours cent mille supplices qu’il n’a pas prévus, quoi que bien souvent il les invente lui même, et qu’il soit son propre Bourreau.
(III, 1, p. 1691)

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