Le motif de la crainte de l’infidélité amoureuse est un lieu commun de l’élégie contemporaine, qui sera à nouveau formulé dans Le Malade imaginaire (« s’il est volage »), et qu’on retrouve, par exemple, dans
– la Troisième Partie du recueil de pièces galantes, en prose et en vers de Madame la comtesse de La Suze, comme aussi de plusieurs et différents auteurs (1668) :
Hélas, s’il est ainsi, que mon sort est à plaindre,
Et que lorsque l’on aime, on a lieu de tout craindre!
Qui m’eût dit autrefois que ma tendre bonté
Servirait de prétexte à ta légèreté?
L’ardeur dont tu brûlais devenant mutuelle
Ne devait-elle pas devenir éternelle,
Et croira-t’on jamais qu’un coeur bien enflammé
Puisse cesser d’aimer parce qu’il est aimé?
( p. 5-6)
– dans l’élégie I des Poésies de Madame la Comtesse de la Suze (1666) :
Et qui pis est, disais-je, hélas! si je m’engage,
Peut-être un jour Tirsis infidèle et volage,
Fera dedans mon coeur naître autant de soupirs
Que j’aurai pris de soins à flatter ses désirs.
On sait de cent beautés les tristes aventures,
Et l’Empire amoureux est rempli de parjures […]
( p. 4)