L’allégresse du coeur s’augmente à la répandre

« Comme à mon seul ami je veux bien vous l’apprendre,
L’allégresse du coeur s’augmente à la répandre. »
L’Ecole des femmes, IV, 6 (v. 1176-1177)

Le principe même de ce soliloque, dépourvu de réplique de l’interlocuteur, est mis en cause dans la Zélinde (1663) de Donneau de Visé :

ARGIMONT :
[…] lorsqu’il le vient trouver dans la sixième scène du quatrième acte, il lui dit jusqu’à quarante vers et s’en retire ensuite sans avoir tiré de lui une seule parole, ce qui le rend ridicule aussi bien qu’Arnolphe.
(sc. III, p. 24)

 

Dans La Guerre comique (1664) de La Croix, l’imprudence d’Horace y est stigmatisée :

CLÉONE.

[…] Horace […] lui découvre si librement toute cette intrigue. Avouez que ce jeune homme est un étrange étourdi.

 

PHILINTE.

J’ai peine à prendre son parti en cette rencontre, moi qui défierais toutes les belles personnes d’avoir autant de bonté pour moi, que j’aurais de secret pour elles : Mais ne pouvait-il point ouvrir son coeur à un ami qui venait de lui ouvrir sa bourse avec une franchise entière ? Il dit lui-même que

 

L’allégresse au coeur s’augmente à la répandre,
Et goûtât-on cent fois un bonheur tout parfait,
On n’en est pas content si quelqu’un ne le sait.

 

Voudriez-vous que cet Amant fût plus circonspect ? La démangeaison qu’Arnolphe témoigne d’apprendre l’aventure de quelque infortuné mari, mérite-t-elle pas bien qu’il mette celle-là sur ses tablettes ? Il n’en pouvait pas désirer une plus récente et qui lui fit mieux prêter l’oreille.
(Dispute première, p. 21-22)

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