Contrat

« Ne faire l’amour qu’en faisant le contrat de mariage ! »
Les Précieuses ridicules, sc. IV.

 

« Bonjour, me voici tout à point
Pour dresser le contrat que vous souhaitez faire. »
L’Ecole des femmes, IV, 1 (v. 1039-1040)

 

« Monsieur, il faut faire un contrat pour ces deux personnes. »
L’Amour médecin, I, 3

 

« Pour dresser le contrat, elle envoie au notaire. »
Les Femmes savantes, IV, 7
, v.

L’importance du contrat de mariage dans « l’union conjugale » avait été soulignée à de nombreuses reprises dans La Précieuse (1656-1658) de l’abbé de Pure :

Je trouve cela plus commode que tous ces grands projets qui précèdent les autres mariages : il faut épouser dix familles dans une seule noce, mettre cinquante noms dedans un contrat où il ne s’agit que de deux, faire assemblée pour un mystère où il ne faut point de témoins.
(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. I, p. 201)

 

Il y acheta aussi une femme, car il faut que je parle ainsi d’un mariage où l’on demeura trois mois à stipuler seulement le prix et la somme qui devait être mise dans le contrat.
(ibid., t. I, p. 278)

 

Car, à dire vrai, de se soumettre à la loi des maris seulement par le contrat, d’avoir une femme seulement parce que vous l’avez épousée, c’est un goût bien fade et qui ne dure guère longtemps.
(ibid., t. II, p. 20)

 

Tout ce que la subtilité peut faire n’est pas capable de rompre un contrat solennel in utroque, c’est-à-dire au spirituel et au temporel.
(ibid., t. II, p. 58)

 

Elle est également déplorée dans le sermon « Sur le devoir des pères par rapport à la vocation de leurs enfants » de Bourdaloue :

Ce que nous ne pouvons assez déplorer, chrétiens, c’est que le mariage renfermant dans son essence deux qualités, celle de contrat et celle de sacrement, on n’a d’attention que sur la première, qui est d’un ordre inférieur, et qu’on néglige absolument l’autre, qui néanmoins est toute surnaturelle et toute divine. En qualité de contrat , on y observe toutes les règles de la prudence. Combien de traités, combien de conférences et d’assemblées, combien d’articles et de conditions, combien de précautions et de mesures ?
(Oeuvres, éd. de 1833, t. V, p. 40-41)

 

Dans Le Palais d’Angélie de Charles Sorel, le contrat de mariage constitue un motif récurrent, qui scande chaque accès de maladie, tantôt feint, tantôt réel, de la jeune promise. Ainsi, elle prétexte une indisposition pour en retarder la signature et l’exécution :

L’état où je suis ne me le permet pas, répondit-elle avec une faible voix, je vous supplie de faire mes excuses envers ceux de qui vous parlez, et de retarder une entreprise qui maintenant est hors de saison, vu que vous seriez fâché de me donner à Spimandre en l’indisposition où je suis, et qu’il le serait aussi de m’y recevoir […]. Theliaste ayant reçu cette réponse, que sa fille lui donna avec tant de dissimulation, s’en retourna à la salle où il porta les nouvelles de sa maladie. On ne laissa pas pourtant de conclure quels avantages elle aurait, ni de dresser l’accord du mariage, qu’on se proposa d’accomplir sitôt qu’elle aurait sa santé.
(Le Palais d’Angélie, Paris, T. du Bray, 1622, p. 401-402)

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