Le langage des yeux, grâce auquel « sans employer la langue, il est des interprètes », avait été vanté dans des termes proches, au sein de la Morale galante ou l’Art de bien aimer, dédiée à Monseigneur le Dauphin (1669) :
C’est en cet état que deux âmes bien d’accord par cette sympathie parlent des yeux et que par ces regards mutuels, elles se disent tout ce qui se peut dire sans dire rien. Et c’est aussi par ces regards, comme je l’ai dit, qu’elles connaissent toute la force et toute la grandeur de l’amour qu’elles ont l’une pour l’autre.
Ainsi deux vrais amants se parlent, se répondent,
L’un dans l’autre à tout coups, leurs regards se confondent,
Et d’un commun aveu ces muets truchements,
Se disent tour à tour leurs amoureux tourments.
( p. 26)
ainsi que dans la Mélite (1633) de Pierre Corneille :
Une parfaite ardeur a trop de truchements
Par qui se faire entendre aux esprits des amants
Un coup d’oeil, un soupir…
(II, 2)(voir également « mes yeux ont fort parlé » et « ce que mes regards lui disent »)