Une situation semblable était développée dans Les Visionnaires (1637) de Desmarets de Saint-Sorlin (voir également « Dorante, Damis, Cléonte, et Lycidas » et « le détour est d’esprit »).
Hespérie prétend elle aussi reconnaître une ruse dans la cour que fait un amoureux auprès de sa soeur :
HESPERIE
Ma soeur, dites le vrai : que vous disait Phalante ?
MELISSE
Il me parlait d’amour.
HESPERIE
Ô la ruse excellente!
Donc il s’adresse à vous, n’osant pas m’aborder ;
Pour vous donner le soin de m’en persuader?
MELISSE
Ne flattez point, ma soeur, votre esprit de la sorte.
Phalante me parlait de l’amour qu’il me porte :
Que si je veux fléchir mon coeur trop rigoureux,
Ses biens me pourront mettre en un état heureux.
Mais quoi! jugez, ma soeur, quel conseil je dois prendre ;
Et si je puis l’aimer, aimant un Alexandre.
HESPERIE
Vous pensez m’abuser d’un entretien moqueur,
Pour prendre mieux le temps de le mettre en mon coeur
Mais, ma soeur, croyez-moi, n’en prenez point la peine.
(II, 2, p. 16)