L’usage de l’expression « car enfin » évoquait, pour les contemporains, les romans des Scudéry, en particulier Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653), où on le relève à de très nombreuses reprises.
Il sera brocardé, tout comme l’usage de « sans mentir » , par Gabriel Guéret:
– dans son Parnasse réformé (1668), comme étant propre aux « composeurs de nouvelles » :
Voilà l’occupation la plus ordinaire de ceux qui font aujourd’hui profession d’écrire. Ils abandonnent leur plus à des bagatelles, ils travaillent, disent-ils, à des bijoux, et avec deux feuilles de papier pleines de car enfin, de sans mentir et d’en vérité, ils ont l’orgueil de s’élever au-dessus des plus fameux orateurs.
(p. 43)
– dans le troisième des Entretiens sur l’éloquence de la chaire et du barreau (1666) :
N’est-ce pas par cette vaine affectation de plaire que nous voyons dans nos romans répéter des quatre ou cinq fois dans une page ces adverbes de « en vérité » et de « car enfin », dont la cour faisait estime dans leur nouveauté, mais dont elle commença à se lasser sitôt que le mauvais usage les rendit communs, et que du Louvre ils passèrent jusques aux carrefours.
(p. 154).