Dans sa Supplica. Discorso famigliare a quelli che trattano de’ comici (1634), le comédien dell’arte Niccolo Barbieri avait proposé une description identique du fonctionnement de la correction des vices dans la comédie :
XIV
Che le commedie insegnano i buoni costumi
[…]
Cio [i. e. corregere le persone viziose] si puo fare o in voce o in iscritto o veramente con le rappresentazioni : molti non vogliono sentire l’ammonizioni, altri non sanno o non vogliono leggere ; ma la rappresentazione, che ha faccia di letizia, invita l’audienza, e poi la brama del diletto rapisce l’attenzione, e cosi inaspettamente l’uomo vede il suo diffetto, il quale poi viene biasimato e deriso con l’ordine della favola.
(éd. F. Taviani, 1971, p. 35)
La « Lettre sur la satire » publiée dans les Oeuvres galantes (1663) de Cotin énonçait des idées semblables :
Un homme qui voudrait prêcher ferait valoir ici davantage le lieu commun et dirait plus au long que je ne fais que la bonne satire, ainsi que l’ancienne comédie, sait l’art de nous tromper utilement ; qu’elle fait que chacun se peut instruire soi-même sans être obligé de recourir à des précepteurs incommodes. Il représenterait sur cela l’orgueil, ou la délicatesse de notre âme, qui aime mieux prendre des leçons de ces pièces divertissantes par les conséquences qu’elle en tire, et par l’application qu’elle s’en fait, que de l’autorité des préceptes d’une austère philosophie.
( p. 453)(voir également « et pouvais-je m’en empêcher » et « il se faut bien garder de confondre »)