Et pouvais-je m’en empêcher

« On me reproche d’avoir mis des termes de piété dans la bouche de mon Imposteur. Et pouvais-je m’en empêcher, pour bien représenter le caractère d’un hypocrite? »
Le Tartuffe, Préface

Le comédien dell’arte Niccolo Barbieri avait utilisé un argument identique pour défendre la représentation du vice dans la comédie

 

– dans sa Supplica. Discorso famigliare a quelli che trattano de’ comici (1634),

Con tutto cio vi è chi non confessa quest’utile, e nol potendo ignorare, lo interpreta a mal fine, e dice che la commedia è viziosa, poichè in essa si veggono vecchi avari, giovani sfrenati, donne poco oneste, servidori ladri, fantesche ruffiane ed altri simili. O Dio immortale, e come si dee fare per corregere le persone viziose senza nominar il vizio, e non mostrar la brutezza di quello ?
(éd. F. Taviani, 1971, p. 35)

 

– dans le Discorso familiare intorno alle commedie moderne (1628) :

la commedia è una cronica popolare, una scrittura parlante, un caso rapprentato al vivo ; e come si puo scrivere, o rappresentar croniche senza dir la verità ? chi dicesse solo il bene di chi si tratta, sarebbe lode e non vita e costumi.
(p. 27)

 

Dans son Traité de la comédie (1667), le prince de Conti avait réfuté cet argument :

Ils disent qu’il est vrai que la comédie est une représentation des vertus et des vices, parce qu’il est de la fidélité des portraits de représenter leurs modèles tels qu’ils sont ; et que les actions des hommes étant mêlées de bien et de mal, il est par conséquent du devoir du poème dramatique de les représenter en cette manière ; mais que, bien loin qu’il fasse de mauvais effets, il en a de tous contraires, puisque le vice y est repris, et que la vertu y est louée et souvent même récompensée.
(éd. de 1669, p. 33-34)

(voir également « une grande vertu pour la correction »)

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