Le discours d’Eraste prend la forme d’une réponse à une des « questions d’amour » formulées par Marie Linage, dans la liste adressée en 1660 au chancelier Séguier :
Si l’on peut rompre tout à fait avec une personne que l’on a véritablement aimée ? (1).
Les vers 45-48 et 53-56 constituent même des « maximes d’amour ».
Le sujet est traité à la même époque dans
– La Précieuse de l’abbé de Pure (1656-1658) (1)
– une élégie de la Seconde Partie du Recueil de pièces galantes en prose et en vers de Madame La Comtesse de La Suze (1668) (2).
Voir aussi Don Garcie de Navarre: « vous voir par un autre à mes yeux possédée »
(1)
jamais il n’y a de la haine où il y a eu de l’amour […] le souvenir des premières douceurs et le vestige des premiers sentiments abolit et efface toutes les duretés des suivants.
(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. I, p. 57)
(2)
Ah qu’il est dangereux quand on a bien aimé
De revoir les beaux yeux qui nous avaient charmé
Et que, dans cet état, la forte sympathie
Rallume promptement une flamme amortie,
Qu’avec peu de succès notre faible raison
Nous fait voir les rigueurs d’une ancienne prison
Et qu’il est doux d’entrer dans une servitude
Dont nos coeurs avaient fait une longue habitude.
(Seconde Partie du Recueil de pièces galantes en prose en et en vers de Madame La Comtesse de La Suze, Paris, Quinet, 1668, p. 3)