Dans l’ « Histoire de Palmis et Cléandre », narrée au tome IV du Grand Cyrus des Scudéry, le personnage d’Esope occupait une fonction semblable auprès du héros, amoureux en secret d’une princesse à laquelle l’infériorité de sa condition ne lui permettait pas d’espérer :
Car, comme il devenait tous les jours plus amoureux, parce que la princesse devenait en effet tous les jours plus belle et plus aimable, il était aussi plus chagrin. Comme je m’aperçus aisément de cette mélancolie, et que je n’en voyais point de cause raisonnable, je le suppliai de vouloir m’en dire le sujet ; et je pris cette liberté, parce que, le changement de sa fortune n’en ayant point apporté dans son coeur, il m’aimait encore autant qu’il m’avait jamais aimé. Toutefois il ne m’acorda pas d’abord ce que je lui demandais et il fallut qu’il fût étrangement pressé par sa douleur pour se résoudre à m’avouer qu’il aimait, et qu’il aimait la princesse Palmis. Il est certain que je le plaignis extrêmement d’avoir une passion dans l’esprit qui ne lui pouvait raisonnablement permettre d’espérer, vu l’ignorance où il était de ce qu’il était né.
(Partie IV, Livre 1, p. 2142)
(voir également « comment amoureux »)