Vous avez grâce à tousser

« Que je vous voie marcher. Voilà un corps taillé, libre, et dégagé comme il faut, et qui ne marque aucune incommodité. – Je n’en ai pas de grandes, Dieu merci. Il n’y a que ma fluxion, qui me prend de temps en temps. – Cela n’est rien. Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser. »
L’Avare, II, 5

La toux continuelle est une caractéristique du personnage de vieillard amoureux
– dans la comédie Les Aventures de nuit (1666) de Chevalier (1)
– dans La Mère coquette (achevé d’imprimer : 4 janvier 1666) de Donneau de Visé(2)
– dans La Mère coquette (achevé d’imprimer : 16 janvier 1666) de Quinault (3)

 

On la retrouve également
– dans les Suppositi de l’Arioste (4)
– dans Don Bertrand de Cigaral de Thomas Corneille (Théâtre, I, Amsterdam, frères Chatelain, 1709, p. 166.)(5)

 

 


 

(1)

ROBERT
[…] Allez, j’entends venir notre vieillard qui tousse […]
(III, 2, Paris, N. Pépingué, 1666, p. 37)

 

(2)

GERONTE
Madame, de mon fils vous savez l’inconstance,
Il tousse</i
Et je viens… hais, hais, hais pour vous, hais, hais, vous, vous…

JACINTE
Mais d’où vous vient, Monsieur, cette méchante toux ?

GERONTE
C’est une toux d’amour.
(III, 6, p. 56)

 

(3)

Mais sors, j’entends tousser, le bonhomme avance.
(éd. des Oeuvres de 1715, I, 3, p. 159)

Doucement, je vous prie,
La moindre émotion me fait tousser d’abord.
(ibid., I, 4, p. 160)

Votre toux reviendra, changeons donc de langage.
(ibid., I, 4, p. 165)

Je vous plains d’avoir cette méchante toux.
– Point,point c’est une toux dont la cause m’est douce,
C’est de transport enfin, c’est d’amour que je tousse.
(V, 5, p. 237)

 

(4)

DULIPE
Il dit que toute la nuit vous ne faites que toussir et cracher, et que les pourceaux se fâcheraient auprès de vous.

CLEANDRE
Je ne tousse ni ne crache jamais kho kho kho vrai est que de présent je suis un peu morfondu mais qui ne le ferait en ce temps.
[…]
(II, 3, La Comedie des Supposez de M. Louis Arioste, en italien et en français par J. P. de Mesmes, 1552.)

 

(5)

GUZMAN
[…]Quoiqu’il goùte en tout temps assez peu de repos;
Car il est attaqué de tant et tant de maux,
Qu’outre ceux que le corps éprouve accidentaires
Il en pourrait compter cinq ou six ordinaires.
Il mouche, il tousse, il crache en poumon malaisé,
Pour fluxions sans cesse il est cauterisé
[…]
(I, 2, p. 166)

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