Ce cortège funèbre et son accompagnement musical, qui donne ici lieu à un ballet expressif (voir « Ajustent leurs gestes »), sont très précisément décrits dans L’Ane d’or d’Apulée:
Iam feralium nuptiarum miserrimae uirgini choragium struitur, iam taedae lumen atrae fuliginis cinere marcescit, et sonus tibiae zygiae mutatur in querulum Ludii modum cantusque laetus hymenaei lugubri finitur ululatu et puella nuptura deterget lacrimas ipso suo flammeo. Sic adfectae domus triste fatum cuncta etiam ciuitas congemebat luctuque publico confestim congruens edicitur iustitium. Sed monitis caelestibus parendi necessitas misellam Psychen ad destinatam poenam efflagitabat. Perfectis igitur feralis thalami cum summo maerore sollemnibus toto prosequente populo uiuum producitur funus, et lacrimosa Psyche comitatur non nuptias, sed exequias suas.
(IV, 33-34)
Déjà la lumière des torches nuptiales semond les cendres d’un triste bûcher. Déjà le son du fifre Zygien se tourne au chant piteux du Lydien. L’air d’un joyeux Hyménée se finit par de pitoyables regrets ; et la fille qu’on devait marier essuie ses larmes à son voile même.
Ainsi toute la ville en général pleurait la piteuse aventure de cette maison affligée ; et par ordonnance publique ce jour-là fut chômé pour en faire le deuil commun ainsi qu’il appartenait. Mais la nécessité d’obéir aux commandements célestes appelait la malheureuse Psyché pour subir la peine à laquelle on l’avait destinée. Comme donc la solennité de ces funestes noces, et lugubre mariage fut appareillée avec un deuil extrême, on fait sortir en pleine rue ce vif mortuaire suivi de tout le peuple de la ville : et Psyché toute éplorée accompagne non ses épousailles, mais bien ses funérailles.
(trad. de Jean de Montlyard, édition de 1648, p. 126)