Un petit tour à mon argent

« Attendez un moment. Je vais revenir vous parler. Il est à propos que je fasse un petit tour à mon argent. »
L’Avare, II, 3

L’agitation continuelle est un des traits présentés comme caractéristiques de l’avare dans

 

– le sermon « Sur l’attachement aux richesses » du Père Giroust (1624-1689) :

L’avarice est tout à la fois une passion violente, longue ardente et opiniâtre, et si j’osais emprunter d’un ancien le caractère ingénieux qu’il nous en fait, je dirais que c’est une maîtresse également impérieuse, inquiète, impitoyable, qui dès le demain, d’une voix enrouée, réveille ses domestiques, les presse, les accable de travail, si fatigués et si assoupis qu’ils soient, ne leur accordant et ne prenant qu’avec peine elle-même quelques heures de repos. Car voilà le propre de cette passion, de nous tenir dans un mouvement continuel et sans relâche. Toujours nouveaux projets, toujours nouveaux soins. Tantôt c’est un négoce qu’il faut faire valoir, tantôt c’est une intrigue qu’il faut conduire; tantôt c’est un procès que l’on poursuit; tantôt c’est un voyage que l’on entreprend. On a des terres à visiter, un argent à placer, des revenus à recueillir. Plein de ces pensées, on les porte partout; ce sont les dernières que l’on quitte au temps du sommeil; ce sont les premières que l’on reprend à l’heure du réveil […]
(Sermon XXXI, Sermons du P. Giroust, pour l’Avent et le Carême, 1704, in Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés publiés par l’abbé Migne, 1844-1866, t. ?, p. 410)

 

– le sermon de « L’avarice détruite » du Père Texier (1619-1687) :

Voyez maintenant leur tourment, combien de tours et de retours dans les rues de Babylone : circuibunt civitatem : ils vont, ils viennent, ils se tuent le corps pour acquérir du bien ; ils dévorent avec avidité tout ce que le monde leur présente; et comme ils ne sont jamais rassasiés ni contents, ils murmurent, ils se plaignent de la Providence, ils accusent les temps et les saisons, ils se mangent et se ruinent en procès, ils s’égorgent bien souvent pour un morceau de terre.
(Sermon IV, « L’avarice détruite », Sermons pour tous les jours du carême, 1676, in Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés publiés par l’abbé Migne, 1844-1866, t. ?, p. 130)

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