Un homme attaqué par trois autres

« Mais que vois-je là? Un homme attaqué par trois autres? La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté. »
Don Juan ou le Festin de pierre, III, 2

Hylas, le héros de L’Inconstance punie (1661) de Dorimond est attaqué par des ennemis en surnombre et sauvé par un cavalier dont il ne reconnaît pas tout de suite l’identité (1)

 

(voir également « je n’ai rien fait que vous n’eussiez fait en ma place »)

 

Un geste chevaleresque du même type est accompli par le héros d’une des Nouvelles nouvelles (1663) de Donneau de Visé:

Tisandre, ayant fait préparer tout ce qu’il fallait pour l’exécution de son entreprise, sortit de chez lui à l’heure qu’il avait donnée à cette belle, et comme il fut dans une place publique par où il fallait passer pour aller à son logis, il rencontra trois ou quatre personnes qui se battaient, et, suivant son humeur guerrière, sans considérer que s’il passait l’heure qu’il avait donnée à Argeinde, il manquerait son dessein, parce que son frère serait revenu de chez sa maîtresse, où il allait tous les soirs, il ne laissa pas que de mettre l’épée à la main pour les séparer ou pour secourir les plus faibles.
( t. I, p. 98-99)

 

Une situation semblable est développée dans les trois comédies françaises adaptées de Obligados y ofendidos de Rojas Zorrilla. Un personnage porte secours un autre attaqué par des adversaires en surnombre, en s’écriant :

 

– à la sc. II, 3 de L’Ecolier de Salamanque (1655) de Paul Scarron :

Cinq contre un ? Qui pourrait résister ?
( p. 24)

 

– à la scène II, 4 des Généreux Ennemis (1655) de Boisrobert :

Quoi, lâches ! six contre un !
(Le Théâtre de T. Corneille, 1709, t. II, p. 24)

 

– à la scène III, 9 des Illustres Ennemis (1655) de Thomas Corneille :

Quoi, trois contre un ? Donnons.
( p. 41)

 

 


 

(1)

SCENE TROISIEME
HYLAS, SCAPIN, LUCIDOR suivi de braves

 

LUCIDOR
Donnons sans différer.

 

HYLAS
Ah ! je vous battrai tous.
[…] Lucidor suit Hylas, qui, se battant en retraite, sort du théâtre
[…]

 

SCENE CINQUIEME
HYLAS, TORINE, LUCIDOR, le poursuivant avec ses braves, rentre par l’autre côté du théâtre.

 

LUCIDOR
Qu’il n’ait point de quartier, vite que l’on le tue !

 

TORINE
On veut assassiner quelqu’un dans cette rue.

 

HYLAS, se battant
Malgré l’obscurité, perfides assassins,
Encor que je sois seul, vous mourrez par mes mains.

 

TORINE
Est-ce pas mon amant ? Sans doute c’est lui-même.
Il faut le secourir dans ce danger extrême.
Elle met l’épée à la main et fait prendre la fuite à Lucidor
Cavalier, acceptez dans ce pressant danger
Le bras d’un inconnu qui vous va dégager.
(sc. III-V, p. 3-8)

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