Toutes les apparences du monde

« je le croirais bien; oui, il y a toutes les apparences du monde »
Les Précieuses ridicules, sc. V

Le terme « apparences » est répertorié parmi les « mots à la mode » dans l’entretien « De la langue française » (Entretiens d’Ariste et d’Eugène, 1671) du Père Bouhours ( p. 99).

 

L’usage du superlatif « tous… du monde » pour les noms abstraits est caractéristique de la langue des salons vers 1650-1660.

 

Il était d’usage régulier dans le Grand Cyrus (1649-1653) des Scudéry :

Car je vous proteste, Madame, ajouta-t-il, que, si vous lui entendiez raconter son combat avec cette éloquence que vous savez qu’il a, vous auriez tous les regrets du monde que le Prince de Salamis ne l’eût pas achevé.
( p. 3589)

 

D’abord, quelque inclination qu’Arpasie eût pour Hidaspe, elle eut quelque inquiétude de le voir maître de la place où elle était; mais il usa si bien du pouvoir qu’il y avait qu’elle eut tous les sujets du monde de se louer de lui, et du respect qu’il avait pour elle.
( p. 6830)

 

On le retrouve à de fréquentes reprises dans La Précieuse (1656-1658) de l’abbé de Pure :

Le respect même qui est dû au sexe eut toutes les peines du monde à retenir quelques mots d’emportement que le jeune Philonime eût bien voulu dire pour libérer son ouvrage de la raillerie de ces femmes.
(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. I, p. 105)

 

Et moi, repartit ce prince par une vivacité merveilleuse, je l’ai comparée à un four, et j’ai toutes les raisons du monde d’avouer cette comparaison, quoique fortuite, comme la plus juste du monde.
(ibid., t. II, p. 349)

 

J’avais toutes les peines du monde de croire cette dame, que vous me dispenserez, si vous plaît, de nommer.
(ibid., t. II, p. 125)

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