Les notes de l’Arlequin Biancolelli indiquent, dans le spectacle Le Collier de perle et la harangue, joué à partir de 1672, un jeu de scène où la dispute des spécialistes se mêle à la cérémonie d’habillement ridicule :
Ensuite survient Giaraton, qui est mon valet de chambre. Il me dit que le perruquier, le tailleur et le chapelier m’attendent depuis plus de quatre heures et qu’ils s’impatientent. J’ordonne qu’ils entrent. Annibal (autre gagiste) en garçon perruquier dit qu’il ne prétend pas céder le pas au tailleur, Crogne (moucheur de chandelles) dit que sa profession de chapelier n’est pas au-dessous de celle de tailleur et de perruquier et qu’assurément il commencera par m’essayer son chapeau. Ils sont prêts à se battre et veulent tous quatre me servir à la fois. Pendant que je conteste avec eux et que je marche en levant les jambes, le tailleur me passe la culotte ; je lève la main pour lui donner un soufflet, il me passe le bras dans une des manches de mon habit ; alors le perruquier me met la perruque sur la tête, je la jette à terre ; le chapelier me met le chapeau, je le jette à bas ; je me sauve autour du fauteuil, je m’y assied, ils profitent de mes différentes postures pour m’habiller tous en même temps.
(éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 584)