Le comportement d’Armande correspond à celui de Didascalie dans La Précieuse (1656-1658) de l’abbé de Pure :
Son âme n’a rien de plus singulier qu’une vertu enflée et enveloppée de tant de pensées et de motifs ambitieux que la sensibilité ordinaire ou pour mieux parler, cette aimable tendresse n’y a pu trouver place. Tous ses désirs sont élevés et extraordinaires au lieu de brûler de ces flammes approuvées, et pour des objets réglés. Néanmoins comme elle a vu que cette élévation l’empêchait d’être vue et la dérobait aux yeux qui ne voulaient pas fatiguer leurs regards, en les tenant attachés pour ainsi dire au dessus des nues, elle résolut de descendre et de se familiariser pour divertir les respects, qui allaient à ces beautés que je viens de vous dire, et pour s’attirer les adorations que leurs amants rendaient à leurs autels. Ce plaisir malin toucha son goût, et après avoir réussi à deux essais, elle tenta le troisième, et de là passa hardiment au quatrième. Ces soins n’allaient plus qu’à filouter des amants, à ruiner des amitiés et à déposséder des maîtresses, à semer l’infidélité et la division parmi les personnes les plus unies, à décrier même ces justes unions du mariage, le tout pour s’ acquérir des amants, étendre ses conquêtes et grossir le nombre des vaincus.
(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. II, p. 316-317)