Le reproche avait été formulé dans la Zélinde (achevé d’imprimé : 4 août 1663) de Donneau de Visé :
Je ne crois pas que cette pièce, qui n’est en beaucoup d’endroits qu’une imitation de celles que vous nous avez déjà fait voir, eût pu réussir sous le nom d’un autre. Votre Marquis a bien du rapport avec celui de Mascarille et avec le Lisandre, l’Alcipe et le Dorante des Fâcheux. L’on peut dire que tous ces personnages font les mêmes extravagances, et que, par les mêmes choses, vous jouez également, dans ces six personnes, les gens de qualité. Climène n’est qu’un marquis de Mascarille travesti en femme, et si l’on vous l’a pardonné, ce n’est pas que plusieurs ne s’en soient aperçus.
(sc. VI)
ORIANE.
Il ne fait que changer les comtes en marquis, quand il veut jouer les autres.
ZELINDE.
Il me vient encore de venir une plaisante idée. Je voudrais le faire berner et faire tenir la couverture par quatre marquis.
ARISTIDE.
Les marquis l’aiment trop et se mettraient peut-être à sa place, afin qu’il les bernât en toutes manières. Je n’ai garde de jouer leur bon ami, je serais perdu si je l’avais fait, et je risquerais bien moins à les jouer eux-mêmes.
(sc. VIII)
La réplique fera à nouveau l’objet d’un commentaire dans la « Lettre sur les affaires du théâtre » de Donneau de Visé (achevé d’imprimer : 7 décembre 1663) :
Pour ce qui est des marquis, ils se vengent assez par leur prudent silence, et font voir qu’ils ont beaucoup d’esprit en ne l’estimant pas assez pour se soucier de ce qu’il dit contre eux. Ce n’est pas que la gloire de l’État ne les dût obliger à se plaindre, puisque c’est tourner le royaume en ridicule, railler toute la noblesse et rendre méprisables, non seulement à tous les Français, mais encore à tous les étrangers, des noms éclatants pour qui l’on devrait avoir du respect.