Préceptes de la santé

« Est-ce que vous avez envie de faire crever tout le monde? Et Monsieur a-t-il invité des gens pour les assassiner à force de mangeaille? Allez-vous-en lire un peu les préceptes de la santé […] »
L’Avare, III, 1

Ce passage fait référence aux nombreuses publications médicales tendant à vulgariser les règles de la santé en insistant plus particulièrement sur la nécessité d’un régime de vivre.

 

Parmi celles-ci :

– le traité « Le Bonheur de la vie ou Recueil de préceptes salutaires à l’homme pour se préserver des maladies et conserver la santé, tirés des meilleurs livres qui en ont traité » (1668) de Pierre Dalicourt (1)
– les Trois discours nouveaux et curieux de Louis Cornaro […] dans lesquels il enseigne le régime de vivre […] (1647) (trad. française d’un ouvrage italien intitulé Trattato della vita sobria, 1558)(2)
Le Régime de santé de l’Ecole de Salerne (1633)(3)

 

 


 

(1)

Préceptes généraux de santé pour la conserver par un régime familier et facile à pratiquer aux personnes raisonnables qui aiment la médecine sans en faire profession.
L’on ne peut dire avec vérité que jamais la science de la médecine ne fut plus florissante en France qu’elle l’est aujourd’hui, puis que tant d’illustres professeurs y excellent; mais aussi que jamais l’on ne fut moins curieux de s’en instruire pour la conservation de la santé, bien que sans elle, il n’y ait aucune satisfaction en cette vie […]
(Le Secret de retarder la vieillesse, Paris, chez la veuve Gervais Alliot et Gilles Alliot fils, 1668, p. 2.)

 

(2)

Dans la dédicace à Charles de Montchal, archevêque de Toulouse, on peut lire le passage suivant:
Monseigneur,
Ce petit ouvrage ayant besoin d’un puissant protecteur en ce siècle, auquel la sobriété est si peu connue, et encore moins pratiquée dans l’excès des festins, et de la bonne chère; j’ai cru que je le devais mettre à couvert sous l’autorité de votre nom: puisque si l’auteur vivait, il ne pourrait souhaiter une plus illustre protection, et une personne à qui ce livre peut être adressé plus raisonnablement, ni étant composé que des louanges de la sobriété, et de ses effets merveilleux qui paraissent en la personne d’un sage vieillard […]
(Trois discours nouveaux et curieux de Louis Cornaro, Paris, Gervais Clousier, 1647.)

 

(3)

Texte I
Des préceptes généraux de santé
Anglorum Regi scribit Schola tota Salerni,
Si vis incolumen, si vis te reddere sanum,
Curas tolle graves: irasci crede profanum,
Parce mero, caenato parum, non sit tibi vanum
Surgere post epulas, somnum fuge Meridianum,
Ne mictum retine, nec comprime fortiter anum:
Haec bene si serves, tu longo tempore vives.

Des doctes Salernins le Collège savant
Donne au Roi des Anglais le régime suivant:
Si tu veux vivre heureux, soumets la violence
Des flots de ton esprit au frein, de ta puissance;
Et fais de sorte, ô roi, que les soucis cuisants,
Les ennuis, les chagrins, ne te soient point nuisants,
Evite le courroux, mange peu quand tu soupes,
N’engage ta santé dans le combat des coupes:
Ne tiens trop longue table, et ne néglige pas
D’en sortir promptement à la fin du repas:
Ne dors après midi, garde toi de contraindre
Ton ventre t’asseller, ou par trop le restreindre:
Ne retiens ton urine; ainsi soigneusement
Pratiquant ces avis tu vivras longuement.
(Le Régime de santé de l’Ecole de Salerne, traduit et commenté par Maître Michel Le Long, Docteur en médecine, quatrième édition, Paris, chez Nicolas et Jean de La Coste, 1649, p. 2)

Lien avec « votre nourriture »

Le moteur de recherche fonctionne par co-occurence, par exemple, la saisie femmes superstition, affichera uniquement les fiches qui comportent les deux termes, et non toutes les pages qui comportent chacun des termes.