L’expression est à la mode.
Molière s’en amuse également dans Les Précieuses ridicules (« pousser le doux, le tendre et le passionné ») et dans Amphitryon (« pousser les beaux sentiments »).
Elle donne son titre à un sonnet de Georges de Scudéry :
LE POUSSEUR DE BEAUX SENTIMENTS
Au sortir de son lit, ayant quitté ses gants,
Décordonné son poil, défait sa bigotière,
Pinceté son menton et ratissé ses dents,
Il prend un bouillon et va rendre un clystère.
Le voilà bien muni tant dehors que dedans,
C’est pour un grand dessein, pour une grande affaire,
C’est pour aller pousser de ces beaux sentiments
Dont les godelureaux font un si grand mystère.
Il paraît vers le soir, poudré, frisé, lavé,
Exhalant le jasmin, de canons entravé,
Dont un seul pèse autant que la plus grosse botte.
Il va chez quelque dame, où d’un ton de coquet,
Il lit un bout-rimé sur défunt perroquet.
Cette dame l’admire. O le fat, ô la sotte !(REF)