Les notes personnelles de l’Arlequin Domenico Biancolelli, traduites par Gueulette, révèlent que le jeu de scène de la déclinaison d’objets hétéroclites (scène du « mémoire de marchandises ») était développé dans deux spectacles au moins du Théâtre italien, joué durant les années 1660 :
– « Les-Trois-Faux-Turcs / Tre finti turchi » (1)
– « Dans-le-valet-doperateur / Nel servitore da palco » (2)
(1)
Dans cette scène, je viens déguisé en marchand et je lis à Pantalon un mémoire de marchandises, parmi lesquelles je lis ceci :
Deux douzaines de chaises de toile de Hollande
Quatorze tables de massepain
Six matelas de faïence pleins de râclures de bottes de foin ; une couverture de semoule
Six coussins garnis de truffes
Deux pavillons de toiles d’araignées garnis de franges faites de moustaches de Suisses
Une seringue de queue de cochon avec son manche de velours à trois poilsJe fais le lazzi de donner un prix à toutes ces marchandises, tantôt très haut, tantôt très bas.
(éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 229)
(2)
Les Levantins ont une caisse qu’ils mettent sur le théâtre ; je les examine et les écoute ; ils lisent une liste extravagante de tous les bijoux qui sont dans la caisse.
(éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 343)