L’usage de l’expression « merci de ma vie » caractérise les personnages de bourgeoise dans
– le roman Polyandre (1648) de Charles Sorel, où elles sont prononcées par Mme Ragonde, personnage qui présente des similitudes avec Madame Pernelle
Hé merci de ma vie, reprit la Dame Ragonde, c’est bien envers moi qu’il faut user de ces défaites.
(livre II, p. 325)
– Les Caquets de l’accouchée (1623)
Merci de ma vie, je vois là tous les jours devant ma porte mille sortes d’inventions pour attraper l’argent du roi.
( p. 54)
Merci de ma vie, j’en parle comme savante, car dernièrement ils pensèrent voler en mon logis.
( p. 70)
Merci de ma vie, dit-elle, oui, je les ai lus. Qu’en voulez-vous dire, vieille sans dents ?
( p. 83)
– La Précieuse (1656-1658) de l’abbé de Pure
Voulez-vous que je vous parle franchement, à vous, Madame, à vous, Mademoiselle ? Vous faites trop les entendues pour être heureuses. Si vous vous contentiez de plaire à vos maris, d’élever vos enfants, de gagner quelque chose, vous verriez que vos maris de leur côté vous plairaient toujours. […] Merci de ma vie, ajouta-t-elle, j’ai des filles et des garçons, mais je les empêcherai bien de prendre jamais de demoiselles.
(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. I, p. 153)