L’insistance sur la « faiblesse » est caractéristique du langage dévot.
Elle est particulièrement marquée dans
– Le Combat spirituel (1589) de Lorenzo Scupoli (1)
– L’Imitation de Jésus-Christ (1656) de Pierre Corneille (2)
(1)
CHAPITRE III
[…] Il est certain que la voie la plus assurée, pour agir dans le vrai esprit de la défiance de nous-même, et de la confiance en Dieu, est de faire marcher au devant de toutes nos actions la considération actuelle de notre faiblesse et de sa puissance.
(Le Combat spirituel, composé en italien, par un serviteur de Dieu, et traduit en français par un autre serviteur de Dieu, Paris, P. Le Petit, 1664, p. 19.)
CHAPITRE XVII
Si nous voulons […]défaire un charme si ordinaire et si subtil, attachons-nous seulement à ceux de nos ennemis, qui sont proches, et qui nous font la guerre actuellement; et nous découvrirons facilement par ce moyen la vérité ou la fausseté, la force ou la faiblesse de nos bon desseins.
(Paris, P. Le Petit, 1664, p. 89.)
CHAPITRE XXVIII
Les communions, les prières, et les autres pratiques spirituelles ne doivent aussi être employées en ces rencontres, pour chercher quelque allègement à notre peine, mais pour secourir seulement notre faiblesse, et pour nous empêcher de succomber entièrement.
(Paris, P. Le Petit, 1664, p. 137.)
(2)
Le désordre insolent des propres sentiments
Forme tout l’ embarras de la faiblesse humaine.
(I, 4)
Et tel autre aujourd’hui contre toi s’ intéresse,
Que pour toi dès demain tu verras s’ animer :
Tant pour haïr et pour aimer
Au gré du moindre vent tourne notre faiblesse !
(II, 1)
On t’ aime cependant, et la faiblesse humaine,
Bien qu’ elle voie en toi les sources de sa peine,
Y cherche avidement celle de ses plaisirs.
(III, 20)
Détache-moi si bien de la faiblesse humaine
Que l’ homme intérieur se fortifie en moi,
Et purge tout mon coeur de tout ce qui le gêne,
Et de tout inutile emploi.
(III, 27)