La jalousie est un monstre odieux

« Partout la jalousie est un monstre odieux,
Rien n’en peut adoucir les traits injurieux;
Et plus l’amour est cher, qui lui donne naissance
Plus on doit ressentir les coups de cette offense.
Voir un prince emporté, qui perd à tous moments
Le respect que l’amour inspire aux vrais amants:
Qui dans les soins jaloux, où son âme se noie,
Querelle également mon chagrin, et ma joie;
Et dans tous mes regards ne peut rien remarquer,
Qu’en faveur d’un rival il ne veuille expliquer.
Non, non, par ces soupçons je suis trop offensée »
Don Garcie de Navarre, I, 1, v. 99-109

L’idée que la jalousie est haïssable est défendue, au sein d’un débat contradictoire, dans l’Ibrahim (1641) des Scudéry :

Vous me pardonnerez bien, si sans perdre le respect que je vous dois, j’ose prendre la liberté de vous contredire, en soutenant avec raison, que l’amour la plus parfaite et la plus sincère, est celle qui ne reçoit point de jalousie. C’est une chose sue de toutes les personnes raisonnables et désintéressées, que celui qui aime véritablement aime seulement pour aimer, et non pas pour être aimé, ni pour attendre récompense; car ce sentiment est trop bas et trop abject pour une passion si noble.
(Ibrahim, p. 320)

 

Cette thèse s’oppose à celle que défendait plus haut Elise (« plus il est jaloux, plus nous devons l’aimer »).

 

La question du bien-fondé, en amour, de la jalousie, fait l’objet, au XVIIe siècle, de nombreuses « questions d’amour » et « maximes d’amour » (voir « cela vient de ce qu’il est jaloux »).

 

Dans L’Ecole des femmes, Arnolphe était présenté par Horace comme « jaloux à faire rire ».

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