L’adjectif, très répandu dans le langage de la dévotion, était abondamment utilisé dans L’Imitation de Jésus-Christ (1656) de Pierre Corneille :
Ineffable et pleine douceur,
Daigne, ô mon Dieu, pour moi changer en amertume
Tout ce que le monde présume
Couler de plus doux dans mon coeur.
(III, 26)
Si durant une vie où rien n’ est perdurable,
Tu te rends amoureux de la tranquillité,
Oseras-tu prétendre à ce calme ineffable
Que gardent les trésors de mon éternité ?
(III, 35)
Ton nom n’ est pas moins adorable
Parmi les tribulations,
Et dans leur dureté tu n’ es pas moins aimable
Que quand ta douceur ineffable
Répand ses consolations.
(III, 59)
Joins à ta clémence ineffable
De ta pitié l’ immense effort,
Et ne rejette pas les voeux d’ un misérable
Qui traîne un exil déplorable
Parmi les ombres de la mort.
(III, 59)
N’ es-tu pas cette déité
Ineffable , incompréhensible,
Qui fuyant tout commerce avec l’ impiété,
Au coeur simple, au coeur humble es toujours accessible ?
(IV, 13)