Débiter les beaux sentiments

« Il faut qu’un amant, pour être agréable, sache débiter les beaux sentiments. »
Les Précieuses ridicules, sc. IV.

Le terme est à la mode. Il apparaît à de nombreuses reprises dans La Précieuse (1656-1658) de l’abbé de Pure :

 

Encore n’irais-je pas jusqu’où va ma pensée. Si faut-il que je la die, encore qu’on en m’en prie pas, et que je me rende un office que j’attendais de quelque charitable de la compagnie ; c’est de m’enhardir, et de me donner courage de débiter un sentiment un peu libre et extraordinaire.
(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. I, p. 155)

 

Philonime, qui voulait exagérer la manière dont les unes et les autres qui se piquent d’esprit et de lumière, débitent leurs sentiments, et traitent leurs mystères dans leurs ruelles.
(ibid., t. I, p. 59)

 

le mâle des précieuses s’appele janséniste, qui est un galant spirituel et ferme, et qui outre mille bonheurs qu’il a eus sur ses rivaux, s’est encor acquis parses propres adresses une si haute réputation, qu’il n’est point de caractère d’esprit plus noble ni plus délicat, et que la plupart du monde aujourd’huy, par la pure ambition d’avoir quelque rang parmi les beaux esprits, se pique d’être de ce nombre élevé, et d’en débiter les sentiments.
(ibid., t. II, p. 159)

 

il voulut rendre honnête son affection, par l’élévation de la manière dont il prétendait de débiter son amour et caresser sa maîtresse.
(ibid., t. II, p. 274)

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