L’obstination à se faire aimer d’une infidèle ou d’une indifférente avait fait l’objet d’une conversation de la seconde partie (1655) de la Clélie des Scudéry :
Le prince d’Erice, entre les autres, qui a infiniment de l’esprit, dit qu’il ne pouvait souffrir que l’amour passât pour une faiblesse, si ce n’était en l’âme de ceux qui aiment opiniâtrement une personne aimée. […] Terille, prenant la parole, dit qu’il ne trouvait pas encore tant de faiblesse à continuer d’aimer une personne, quoiqu’elle eût changé d’affection, que de s’opiniâtrer à en aimer une dont on aurait pu se faire aimer, et dont on aurait sujet de croire qu’on ne pourrait jamais être aimé.
(II, 2, p. 830)
A son tour, Alceste considérera, dans Le Misanthrope l’amour qu’il a pour Célimène comme « une indigne tendresse ».