La métaphore des songes est utilisée, pour décrire les croyances, dans le petit traité « Du savoir humain » (Derniers Petits Traités, 1660) de La Mothe le Vayer :
Comme Aristote l’a fort bien observé, beaucoup de personnes s’attachent plus fortement et avec plus d’opiniâtreté à des erreurs dont ils sont persuadés, que d’autres ne font à ce qu’ils connaissent avec toute la certitude qu’on en peut avoir. Nos songes, qui nous transportent quelquefois si fort, sont des preuves évidentes que nous sommes touchés également des choses vaines, quand nous les croyons, comme de celles qui ont une véritable existence. J’avoue que l’on est ordinairement trompé de ces rêveries nocturnes par le réveil ; mais il se trouve des gens pour qui jamais il n’est jour et qui ne quittent de leur vie les imaginations obscures et trompeuses d’un faux savoir.
(éd. des Oeuvres de 1756, VII, 2, p. 121)