Dans le Monde on n’entend que plaintes de l’Amour

Dans le Monde on n’entend que plaintes de l’Amour,
On m’impute par tout mille fautes commises,
Et vous ne croiriez point le mal et les sottises
Que l’on dit de moi chaque jour.
Psyché, Prologue, vv.159-162.

La mauvaise réputation de l’Amour est attestée

 

– par Apulée, dans L’Ane d’or :

Et uocat confestim puerum suum pinnatum illum et satis temerarium, qui malis suis moribus contempta disciplina publica flammis et sagittis armatus per alienas domos nocte discurrens et omnium matrimonia corrumpens impune committit tanta flagitia et nihil prorsus boni facit.
(IV, 30)

Là dessus elle appelle son fils, cet empenné et assez téméraire ; qui par ses mauvaises complexions et perverse nature, méprisant toute bonne discipline, armé de flammes et de flèches, ne fait autre chose que trotter de maison en maison, qui débauchant tous les honnêtes mariages, commet impunément toutes les méchancetés du monde, et ne fait jamais rien qui vaille.
(trad. Jean de Montlyard, éd. 1648, p.123)

 

– par Charles Perrault dans son Dialogue de l’amour et de l’amitié (1660) :

L’AMOUR
Il faut avouer, ma chère Soeur, que nous faisons bien parler de nous dans le monde.

L’AMITIÉ
Il est vrai, mon Frère, qu’il n’est point de compagnie un peu galante, où nous ne soyons le sujet de la conversation, et on l’on n’examine qui nous sommes, notre naissance, notre pouvoir, et toutes nos actions.

L’AMOUR
Cela me déplaît assez, car en vérité il n’est pas possible de s’imaginer le mal qu’on dit de moi : les sérieux me traitent de folâtre et d’emporté, les enjoués de chagrin et de mélancolique ; les vieillards de fainéant, et de débauché qui corrompt la jeunesse ; les jeunes gens de cruel et de tyran qui leur fait souffrir mille martyres, qui les tient en prison, qui les brûle tout vifs, et ne se repaît que de leurs soupirs et de leurs larmes.
(p. 1-3)

 

– par Donneau de Visé, dans le prologue des Amours de Vénus et Adonis (1670) :

THALIE [à l’Amour]
Cruel, qui te nourris de pleurs et de soupirs,
Arrête, et nous apprends, Fils lâche et téméraire,
Pourquoi des soupirs de ta Mère
Tu t’oses faire des plaisirs
[…]

AGLAYE
Il est honteux à la Mère d’Amour,
Que dans le monde l’on publie,
Que son Fils l’a contraint à venir, chaque jour,
Voir un Mortel dans les Bois d’Idalie.

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