Connaissez vos traits

« Jetez ici les yeux, et connaissez vos traits ;
Ce billet découvert, suffit pour vous confondre,
Et, contre ce témoin, on n’a rien à répondre. »
Le Misanthrope, IV, 3, v. 1324-1326

 

« Jetez ici les yeux, et connaissez vos traits;
Sans avoir vu le reste, il m’est assez facile
De découvrir pour qui vous employez ce style. »
Don Garcie de Navarre, II, 5, v. 559-561

Tout cet échange est étroitement inspiré de la scène I, 9 de la comédie de Cicognini Le gelosie fortunate del principe Rodrigo, source de Don Garcie de Navarre.

 

Dans la Sophonisbe de Mairet, Siphax confondait de même à Sophonisbe avec la lettre qu’elle avait écrite à Massinisse :

– Que me pourrais-tu dire, impudente, effrontée ?
– Ce qui m’exempterait de ces noms odieux.
– Oui, si j’étais perclus de l’esprit et des yeux ;
Oui, si je ne savais quelle est ton écriture ;
Convaincs-moi toutefois d’erreur et d’imposture :
Je serai satisfait quand tu te purgeras ;
Fais-le donc si tu peux, et tu m’obligeras.

Il lui montre sa lettre
Désavoueras-tu point ces honteux caractères,
Complices et témoins de tes feux adultères ?
(Mairet, Sophonisbe, I, 1, v. 50-56)

 

Le thème de la lettre à un galant découverte par le mari circule dans la littérature contemporaine (voir « Célimène me trompe » et « un fort beau caractère ») et fait l’objet d’une réflexion dans les Conseils d’Ariste à Célimène (1666) de l’abbé d’Aubignac (voir « cette lettre »).

 

Dans L’Ecole des femmes, Arnolphe, découvrant la lettre d’Agnès à Horace, s’exclamait de même : « à quoi l’écriture te sert ! »

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