L’apostrophe « carogne » était remarquable pour avoir été utilisée dans la seconde des farces tabariniques tirées de L’Inventaire universel des oeuvres de Tabarin (1622), rééditée dans les Oeuvres en 1664 (1)
Elle était devenue une des insultes favorites de la littérature burlesque. On la retrouve, par exemple dans
– Le Roman comique (1651) de Scarron (2)
– La Ville de Paris en vers burlesques (1661) de François Bertaut (3)
– la Description de la ville d’Amsterdam en vers burlesques (1665) de Pierre Le Jolle (4)
(1)
FRANCISQUINE
Il est allé boire à son accoutumée.
TABARIN
Ah, la double carogne ! ah la vilaine !(éd. de 1858, p. 151)
TABARIN
Eh bien, Madame la carogne, Madame la putain, quel marché avez-vous fait ?
(ibid., p. 152)
(2)
II appelait tantôt Jullian, tantôt Guillaume, et plus souvent que les autres sa nièce, au nom de laquelle il joignait souvent l’épithète de double carogne.
(éd. de 1662, p. 135)
(3)
Comment, Madame la putain,
J’aurai donc perdu le matin,
Pour tes beaux yeux, double carogne,
Par la jarni, si je t’empoigne,
Je te frotterai le museau.
(« La servante qui ferre la mule », p. 44)
(4)
Quoi, cette masque me battra
Alors que je fais sa besogne ;
J’aimerais mieux que la carogne
Fût abîmée au fond de l’eau.
( p. 38)