L’idée, d’origine paulinienne (1), est un thème traditionnel de la littérature morale. On la trouve par exemple
– dans le traité de Varet De l’éducation chrétienne des enfants (1662) (2)
– dans le Traité de la jalousie d’Antoine Courtin (1674) (3)
– dans le Purgatoire des hommes mariés (1619)(4).
Des idées similaires seront avancées par les barbons de L’Ecole des maris (« j’entends que la mienne vive à ma fantaisie », « aux choses du ménage », « tricoter quelque bas par plaisir ») et de L’Ecole des femmes (« prier Dieu, m’aimer, coudre et filer »).
(1)
car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Eglise, son corps, dont il est le sauveur
(Paul, Epitre aux Ephésiens, 5, 23).
(2)
C’est ce que Saint Paul exprime admirablement dans l’Epître aux Ephésiens en des termes que je souhaiterais pouvoir graver dans le fond de votre coeur, et que je vous conjure d’avoir continuellement dans votre souvenir.
Que les femmes, dit cet apôtre, soient soumises à leur maris comme elles le sont à Dieu ; car le mari est le chef de sa femme, comme Jésus-Christ est le chef de l’Eglise qui est son corps.
(Varet, De l’éducation chrétienne des enfants, 1662, p.7)
(3)
Pour ce qui regarde les femmes, il ne cesse de leur prêcher la soumission : Que les femmes , dit cet Apôtre, soient soumises à leurs maris comme au Seigneur ; parce que le mari est le chef de la femme comme I. C. est le chef de l’Eglise qui est son Corps, dont il est aussi le Sauveur. Comme donc l’Eglise est soumise à I. C. les femmes aussi doivent être soumises en tout à leurs maris [en marge: « Eph, ch.5, 28 » ].
(Courtin, Traité de la jalousie, 1674, p.68)
Voir aussi p.151
(4)
[Les hommes] sont leurs membres [des femmes], voire leur chef, le plus excellent de leurs membres, comme disait élégamment saint Basile (Homel. 7, Exameron).
(Le Purgatoire des hommes mariés, avec les peines et les tourmentz qu’ils endurent incessamment au subject de la malice et mechanceté des femmes , 1619, dans E. Fournier, Variétés historiques et littéraires, 1855, t. IV, p. 83).
[La femme] est sujet [au mari] comme les membres sont à leur chef (Ester., cap. 1, 1; Corint. , 2 et 1; Petr. 3 chap.)
(Ibid., p. 84).