L’Andromaque de Racine, créée en novembre 1667, avait mis à la mode l’adjectif, en particulier sous sa forme d’apostrophe :
Pourquoi veux-tu, Cruelle, irriter mes ennuis ?
Je crains de me connaître, en l’état où je suis.
(II, 1)
Poursuivez. Il est beau de m’insulter ainsi.
Cruelle, c’est donc moi qui vous méprise ici.
(II, 2)
Ah ! que vous saviez bien, Cruelle… Mais, Madame,
Chacun peut à son choix disposer de son âme.
(III, 2)
Je ne t’ai point aimé, Cruel ? Qu’ai-je donc fait ?
J’ai dédaigné pour toi les voeux de tous nos Princes,
Je t’ai cherché moi-même au fond de tes Provinces.
(IV, 5)
As-tu tranché le cours d’une si belle vie ?
Avez-vous pu, Cruels, l’immoler aujourd’huy ?
(V, 3)
Voilà de ton amour le détestable fruit.
Tu m’apportais, Cruel, le malheur qui te suit.
(V, 3)