« Je suis dans une confusion la plus grande du monde, de voir une personne de votre qualité s’abaisser pour moi à ce que vous faites. – Vous moquez-vous ? Est-ce qu’entre amis on s’arrête à ces sortes de scrupules? »
Le Bourgeois gentilhomme, III, 6
« Vous moquez-vous, de le prendre sérieusement avec un homme comme cela? Ne voyez-vous pas qu’il est fou? »
Le Bourgeois gentilhomme, III, 13
« Les deux plus raisonnables personnes du monde, ont souvent peine à composer une union dont ils soient satisfaits. – Vous vous moquez, Madame, de vous y figurer tant de difficultés »
Le Bourgeois gentilhomme, III, 15
« Comment, Dorante, voilà un repas tout à fait magnifique! – Vous vous moquez, Madame, et je voudrais qu’il fût plus digne de vous être offert.
Le Bourgeois gentilhomme, IV, 1
Que veut donc dire tout ceci? Allez, Dorante, vous vous moquez, de m’exposer aux sottes visions de cette extravagante.
Le Bourgeois gentilhomme, IV, 2
Selon le Nouveau traité de la civilité qui se pratique en France parmi les honnêtes gens (1671) d’Antoine de Courtin, l’expression « vous vous moquez » est incivile. Il faut dire plutôt « Vous me donnez de la confusion » ou « je m’oublierais trop moi-même, Monsieur, etc. » (éd. de 1728, p. 55).
Nicolas Andry de Boisregard remarque semblablement, dans ses Réflexions sur l’usage présent de la langue française ou remarques nouvelles et critiques touchant la politesse du langage (1689) que dire « vous vous moquez » est une « marque de rusticité » (p.128).
L’expression est pourtant employée par plusieurs personnages de toutes les conditions sociales dans la pièce de Molière.