Vous me faites pitié

« Ah! vous me faites pitié, de parler ainsi. »
La Critique de l’Ecole des femmes, sc. III

L’usage de l’expression dans un sens affaibli commence à être à la mode au début des années 1660. On la trouve employée dans ce sens :

– dans la tragi-comédie de Mlle Desjardin Manlius (1662) (1)
– dans la tragédie Attila (1667) de Corneille (2)
– dans les Doutes sur la langue française (1675) du P. Bouhours (3)
– dans la correspondance de Mme de Sévigné (1675) (4)

 

 


 

(1)

Vous me faites pitié, dans ce péril extrême,
Vous aimez Manlius, vous souffrez qu’il vous aime
(II, 6, p. 23)

 

(2)

Vous me faites pitié de si mal vous connaître
D’avoir tant d’amour et de le faire paraître
(Attila, 1667, III, 4)

 

(3)

Vous me faites pitié, me dit-il avec un ton de voix radouci, d’avoir le goût aussi méchant que vous l’avez.
(Doutes sur la langue française [1674], Mabre-Cramoisy, 1675, p. 21)

 

(4)

ma pauvre enfant, vous me faites pitié de lire mes lettres.
(Sévigné, Lettres, Lettre du 20 sept. 1675)

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