Votre père ait engrossé votre mère

« Vous voilà vous, par exemple, vous êtes là; est-ce que vous vous êtes fait tout seul, et n’a-t-il pas fallu que votre père ait engrossé votre mère pour vous faire ? »
Don Juan ou le Festin de pierre, III, 1

L’argument est repris par Bernier dans son Abrégé de la philosophie de M. Gassendi (1678), où il est attribué à un sage Mogol :

Il n’y a pas, me disait ce grand homme, jusqu’aux parties les plus grossières, les parties naturelles de l’homme, et de la femme, qui ne marquent une destination particulière à leurs usages ordinaires, et par conséquent une souveraine providence qui dans le dessein de multiplier, et perpétuer ses ouvrages, les y ait expressément destinées, tant elles paraissaient formées, ajustées, et appropriées l’une pour l’autre, et pour concourir mutuellement à la génération, à la génération, dis-je, qui en nulle part du monde ne se fait point autrement que par leur ministère, et par leur concours ; pour ne point dire que cette passion qui dans sa furie étrange semble avoir quelque chose de divin ou surnaturel, est si généralement et si fortement enracinée dans le coeur de tous les animaux, qu’il semble que l’auteur de la nature l’ait lui-même inspirée, et ait voulu en même temps, à une action si vile, et qui de soi paraît plutôt à négliger, ou à fuir, qu’à être recherchée, attacher pour amorce le plus sensible des plaisirs. Et l’on osera dire que tout cela s’est fait par hasard! Et l’on voudra que je ne sais quand, je ne sais où, et je ne sais comment les premiers hommes se soient formés eux-mêmes du limon de la terre, et soient sortis de leur je ne sais quelles matrices, pellicules, ou membranes comme des champignons!
(éd. de 1684, p. 255-256)

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