La gravité du blasphème apparaît dans
– les dispositions qu’établit la déclaration de Louis XIV « Pour la punition des jureurs et blasphémateurs » (Isambert, Recueil général des anciennes lois françaises, t. XVIII, 1821-1833, p. 86)
– les sanctions détaillées dans le chapitre « De la punition des jureurs, blasphémateurs, sacrilèges et autres profanateurs des choses saintes » dans l’Abrégé des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France (1680) ( chapitre XXI)
– les invectives prononcées dans les stances d’Arnauld d’Andilly « Contre les blasphémateurs » (Stances sur diverses vérités chrétiennes, 1647) :
LXIII
CONTRE LES BLASPHEMATEURS
Monstre égal aux démons, dont la bouche exécrable
Vomit son noir venin jusque sur les autels ;
Et pour ravir à Dieu ses honneurs immortels
Blasphème de son nom la grandeur adorable :
Il se rira de toi, lorsque dans les enfers,
Abîmé dans les feux, accablé dans les fers
L’éternel désespoir animera ta rage :
Et si l’horrible coup d’un foudre étincelant
Suffisait à venger un si cruel outrage,
Son bras pour te punir ne serait pas si lent.
( p. 34)