Un sens criminel aux plus innocentes paroles

« Je ne vois rien de si ridicule que cette délicatesse d’honneur qui prend tout en mauvais part, donne un sens criminel aux plus innocentes paroles, et s’offense de l’ombre des choses »
La Critique de L’Ecole des femmes, sc. III

La discussion sur « le retranchement de ces syllabes sales » ou « syllabes déshonnêtes » est menée

 

– par La Mothe le Vayer dans les Considérations sur l’éloquence française de ce temps (1638) :

N’est-ce pas une chose digne de risée de voir soutenir […] qu’il faut absolument rejeter tous les termes qui peuvent porter ainsi, par un équivoque mal pris à des sens peu honnêtes. […] Je ne veux pas conclure pourtant que les Stoïciens eussent raison de s’opiniâtrer à nommer chaque chose par son nom, et d’attribuer à faiblesse d’esprit le scandale qui se prend des paroles, qu’ils soutiennent n’avoir rien de sales en elles-mêmes.
(Oeuvres, 1757, II, 1, p. 207)

 

– par Antoine Courtin dans le Nouveau traité de civilité (1671) :

c’est manquer de respect que de proférer une parole sale, et quand c’est une conversation de femme, l’équivoque même n’est pas permise, elle choque la civilité aussi bien que l’honnêteté
( p. 83-84).

 

Dans Le Misanthrope, Célimène reprochera à Arsinoé ses mines et ses cris aux « ombres d’indécence ».

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