L’expression « un affront si sensible » évoque, pour le public contemporain, la solenité des genres sérieux.
On la retrouve, par exemple,
dans les tragi-comédies :
– Argenis et Poliarque (1630) de Pierre du Ryer :
L’amant désesperé d’un affront si sensible
A la fidelité d’un amour invincible,
S’abandonne à la plainte et ses cris furieux
Epouvantent la terre et menacent les cieux.
(IV, 2, p. 58)
– Eudoxe (1641) de Georges de Scudéry :
Quoi, faut-il que j’endure un si sensible affront ?
(II, 3, p. 44)
dans les épopées :
– Alaric, ou Rome vaincue (1654) de Georges de Scudéry :
[Si vos charmes] sont impuissants comme les miens le sont,
Souffrez avec l’enfer un si sensible affront.
(Livre III, p. 84)
– Clovis ou la France chrétienne (1657) de Jean Desmarets de Saint Sorlin :
Ah, je le tiens, dit-il, cet ennemi, ce traître
Ce secret confident des amours de son maître.
Ce perfide à nos yeux, cet auteur du refus
Dont le sensible affront me rendit si confus.
(Livre XVIII, p. 299)