Un affront si sensible

« Il ne me fallait pas payer en coups de gaules
Et me faire un affront si sensible aux épaules »
L’Etourdi, II, 7 (v. 735-736)

L’expression « un affront si sensible » évoque, pour le public contemporain, la solenité des genres sérieux.

 

On la retrouve, par exemple,

 

dans les tragi-comédies :

 

Argenis et Poliarque (1630) de Pierre du Ryer :

L’amant désesperé d’un affront si sensible
A la fidelité d’un amour invincible,
S’abandonne à la plainte et ses cris furieux
Epouvantent la terre et menacent les cieux.
(IV, 2, p. 58)

 

Eudoxe (1641) de Georges de Scudéry :

Quoi, faut-il que j’endure un si sensible affront ?
(II, 3, p. 44)

 

dans les épopées :

 

Alaric, ou Rome vaincue (1654) de Georges de Scudéry :

[Si vos charmes] sont impuissants comme les miens le sont,
Souffrez avec l’enfer un si sensible affront.
(Livre III, p. 84)

 

Clovis ou la France chrétienne (1657) de Jean Desmarets de Saint Sorlin :

Ah, je le tiens, dit-il, cet ennemi, ce traître
Ce secret confident des amours de son maître.
Ce perfide à nos yeux, cet auteur du refus
Dont le sensible affront me rendit si confus.
(Livre XVIII, p. 299)

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