Dans la « Relation à Ménandre », Guez de Balzac raconte qu’il a été victime d’une accusation semblable :
Est-ce là ce grand ouvrier qui ne fournit que du fil et des aiguilles pour coudre la pourpre qu’il a dérobée à Horace, à Quintilien, à Sénèque ? Celui qui attache à quelques mauvaises lignes de sa façon de longues et languissantes traductions, des membres à qui il a ôté la vie et le mouvement, les coupant d’un autre corps, et qui paraissent encore tout sanglants et tout écorchés de la violence qu’il leur a faite.
Accordons-lui qu’il sait quelque chose, ajoutent-ils, mais c’est parce qu’il a eu des yeux et des oreilles quarante ans durant. Il entend le latin, le grec et l’hébreu. Mais lorsque ces trois langues étaient des langues vulgaires, n’y avait-il point d’impertinents à Rome, à Athènes, en Jérusalem ? César, Alexandre et Salomon n’avaient-ils que d’honnêtes gens à leur suite ? N’y a-t-il pas autant de différences entre un esprit qui se charge des inventions étrangères et un qui invente de soi-même, qu’entre un vase qu’on a rempli d’eau et une fontaine qui la jette ?
(Oeuvres diverses, éd. de 1664, p. 229)(voir également « je suis un démon »)