Transpercé la bedaine

« Quand j’aurai fait le brave, et qu’un fer, pour ma peine,
M’aura d’un vilain coup transpercé la bedaine,
Quand par la ville ira le bruit de mon trépas,
Dites-moi, mon honneur, en serez-vous plus gras ? »
Le Cocu imaginaire, sc. XVII, v. 429-432

Dans la scène V, 1 du Jodelet duelliste (1652) de Paul Scarron, le personnage éponyme imagine les conséquences de l’affrontement physique auquel le contraignent les impératifs de « l’honneur » :

Mais n’est-ce pas à l’homme une grande sottise
De s’aller battre armé de la seule chemise,
Si tant d’endroits en nous peuvent être percés
Par où l’on peut aller parmi les trépassés ?
( p. 73)

 

Molière y insère la rime « peine / bedaine », qui fait écho à la célèbre consonance « peine / Chimène », répétée à plusieurs reprises dans les stances déclamées par Rodrigue dans Le Cid ( I, 7). Le procédé est le même que celui qui fait rimer « mélancolique » avec « ceux qui craignent la colique » (v. 435).

 

Une plaisanterie analogue figurait dans le prologue « A la louange des poltrons », recueilli dans Les Nouvelles et Plaisantes Imaginations de Bruscambille (1615) :

Mais vous, braves poltrons, je crois que vous n’en ferez pas ainsi; car si l’on vous donne sur une joue, je vous conseille de tendre l’autre; si vous offensez quelqu’un, pour cinq ou six coups de bâton, vous en serez quittes. Cela ne déchire point la casaque d’un galant homme, on n’use point de fil à recoudre les trous : c’est autant d’argent d’épargné.
( p. 123)

Le moteur de recherche fonctionne par co-occurence, par exemple, la saisie femmes superstition, affichera uniquement les fiches qui comportent les deux termes, et non toutes les pages qui comportent chacun des termes.