Le plaisir que tire un amant à rendre sa maîtresse redevable d’un service important est décrit dans l’Almahide des Scudéry :
Alors le roi prenant la parole […] Souffrez que je vous demande à tous, auquel il y a le plus de plaisir, ou à recevoir une grande faveur de sa maîtresse, ou à lui rendre un grand service ?
(Livre I, 3e partie, 1663, p. 383)
si l’on aime parfaitement, peut-on s’imaginer un plaisir plus grand, une volupté plus sensible, une satisfaction plus parfaite, que de servir importamment la personne que l’on aime ? Comme on la préfère à soi, comme elle est plus chère que l’on ne s’est cher, peut-on douter que son estime ne touche plus que ses faveurs ? et que l’on n’aime mieux l’avoir servie, que de se voir favorisé sans la servir ? […] si les grâces particulières que l’on reçoit d’elle marquent sa tendresse, les services importants qu’on lui rend acquièrent son estime, et l’obligent infailliblement à mieux aimer : car le grand mérite fait la grande amour ; et la grande amour la grande satisfaction.
(Ibid., p. 387-389)
Dans Le Misanthrope, Alceste formulera le même souhait que Don Garcie (« vous voir tenir tout des mains de mon amour »).